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La réforme du collège de Vallaud-Belkacem concentre les critiques

Par Jérémy Jeantet

Présenté en mars, le projet de loi visant à réformer le collège, présenté par Najat Vallaud-Belkacem, est fortement critiqué, mais la ministre de l'Education nationale assure qu'elle tiendra bon.

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La réforme du collège, nouveau sujet de critiques pour le Gouvernement. Pour la rentrée 2016, la ministre de l'Education nationale se donne pour objectif de mieux enseigner les savoirs fondamentaux, former à d'autres compétences et avoir un fonctionnement quotidien assoupli pour s’adapter à la diversité des besoins des élèves.Mais les mesures annoncées provoquent la gronde des enseignants, des intellectuels, et de l'opposition politique de tous bords.

Les sujets qui fâchent

Plusieurs dispositions phares du texte porté par Najat Vallaud-Belkacem concentrent les crispations. C'est le cas du sort réservé au latin et au grec. Le texte prévoit que ces deux langues seront enseignées en marge de disciplines obligatoires comme le français ou l'histoire, via un enseignement pratique interdisciplinaire. Les classes dites "bilangues", qui permettaient, dès la 6e, d'étudier deux langues vivantes étrangères seront supprimées, sous prétexte qu'elles ne concernaient pas assez d'élèves. En contrepartie, l'enseignement d'une deuxième langue vivante étrangère débutera dès la 5e, au lieu de la 4e actuellement. Les professeurs d'histoire auront également plus de souplesse dans leur enseignement, avec des thèmes obligatoires et d'autres laissés à la discrétion de l'enseignant.

La fronde des enseignants

Les professeurs de langues anciennes ont fait savoir leur mécontentement, craignant un enseignement à la marge de leurs disciplines. De leur côté, les professeurs de langues vivantes regrettent fortement la disparition des classes bilangues, tout comme les autorités allemandes qui s'inquiètent de voir baisser le nombre de collégiens apprenant l'Allemand.Même les enseignants d'histoire sont montés au créneau, critiquant les thèmes désignés comme facultatifs, parmi lesquels la Chrétienté Médiévale ou une partie de la période des Lumières et de l'Empire Byzantin.

Une bataille politique

Politiquement, les premières critiques sont venues de la gauche. Jean-Marc Ayrault s'est opposé à la disparition des classes "bilangues". Julien Dray, et les anciens ministres de la Culture Aurélie Filipetti et Jack Lang ont aussi critiqué les mesures contenues dans cette réforme.Si elle a mis le temps, la droite s'est également emparée de la question. Avec, comme chef de file de la contestation, Bruno Le Maire. Ce mercredi, le député de l'Eure, accompagné de plus de 150 parlementaires de la droite et du centre ont adressé un courrier à François Hollande pour lui demander le retrait du projet. Jeudi matin, sur Sud Radio, la vice-présidente du MoDem Marielle de Sarnez a pour sa part estimé que c'était "une mauvaise réforme", expliquant qu'elle réservait l'apprentissage d'un certain nombre de matières "uniquement à ceux qui peuvent se les offrir".

Najat Vallaud-Belkacem "assumera jusqu'au bout"

Face aux critiques de tous bords, la ministre de l'Education nationale multiplie les interventions médiatiques pour défendre sa réforme. Ce jeudi, invitée de Radio Classique, elle a assuré qu'elle assumerai ce projet de toutes ses forces, "sans jamais faillir face à ceux qui ne proposent rien".La veille, c'est François Hollande qui avait défendu le texte, lors de sa rencontre avec des jeunes au conseil économique et social pour le 3e anniversaire de son entrée à l'Elysée. "J’entends le concert des immobiles, ce sont souvent les plus bruyants, ceux qui, au nom de l’intérêt général supposé, défendent leurs intérêts particuliers", a lancé le chef de l'Etat.

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