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Exclu : Vincent Clerc évoque (déjà) un retour sur les terrains

Par Benjamin Jeanjean

Victime d'une rupture totale du tendon d’Achille gauche le 8 janvier dernier sur la pelouse de Clermont, l'ailier toulonnais Vincent Clerc revient pour Sud Radio sur sa période de convalescence. Sans oublier d'avoir un œil avisé mais un brin nostalgique sur le choc Irlande-France de ce samedi.

Sud Radio : Vous avez été opéré en janvier dernier d’une sérieuse blessure au tendon d’Achille. Comment allez-vous aujourd’hui ?

Vincent Clerc : Ça va pas mal, ça progresse plutôt bien, je suis assez satisfait de l’évolution. Je fais actuellement un petit intermède au centre de rééducation de Saint-Raphaël. Le chirurgien a été plutôt rassurant, le processus suit son cours de la bonne manière.

Pouvez-vous d’ores et déjà vous avancer sur une date de reprise ?

C’est encore un peu tôt. Il y aura probablement une reprise de la course au mois d’avril, si tout va bien. C’est la seule info que j’ai, on verra ensuite s’il y a une possibilité de reprendre dans les semaines qui suivent.

Vous avez signé l’été dernier pour un an à Toulon. Avez-vous l’objectif de rejouer avant la fin de la saison ?

Je ne me suis pas fixé d’objectifs. Il y a eu dans les premiers jours une période post-blessure un peu compliquée, puis je me suis lancé dans une grosse rééducation. Ça va se décanter dans les prochaines semaines, il y a par ailleurs d’autres paramètres que je ne maîtrise pas non plus... Je prends les choses semaines après semaines sans faire de plans pour l’instant.

Avez-vous pensé à arrêter ?

Oui, j’y ai pensé pendant quelques heures, mais le soutien que j’ai eu, dans le monde du rugby ou pas (famille, amis), m’a vite reboosté, tout comme le fait d’avoir été opéré très rapidement et d’avoir été rassuré par le chirurgien. Tout cela m’a redonné le moral.

Avez-vous évoqué votre avenir avec votre président Mourad Boudjellal ?

Non, on n’en a pas parlé, même si on s’est croisé bien évidemment. Ce n’était pas le moment, c’était une période difficile où j’étais en post-opératoire de mon côté et où le RCT avait des matches très importants. Ce n’était pas le moment d’aborder le sujet.

Vous êtes-vous senti bien entouré et soutenu par vos nouveaux coéquipiers ?

Absolument, j’ai été extrêmement bien entouré par mes coéquipiers et par le club. Moi qui avais tendance à être un peu dans la culpabilité, ils m’ont vite déchargé de tout ça et ont été très présents. Ça a été très important pour moi, et ça compte beaucoup dans une blessure.

On sent de la détermination dans votre voix…

Oui, c’est vraiment un objectif de bien me soigner. Je ne sais pas encore où cela me mènera, mais je me suis motivé pour faire une très grosse rééducation. Les étapes se succèdent plutôt bien, et j’ai besoin de cette dynamique-là.

L’équipe de France se déplace ce samedi en Irlande dans le cadre du Tournoi des VI Nations. L’Irlande, c’est là où vous aviez marqué un essai resté dans les mémoires en 2007, à deux minutes de la fin du match...

Cela fait partie de mes plus beaux souvenirs. Il y a tout le contexte de l’époque qui rend cet essai important pour moi. On nous avait expliqué toute la semaine ce que ça représentait pour les Irlandais de jouer à Croke Park. Dès les premières minutes, les hymnes a capela avaient été très intenses, on était vraiment rentré dans le bain. À cette époque, j’étais encore en balance pour la Coupe du monde 2007, donc je jouais une grosse carte ce jour-là. Le fait de marquer dans les dernières minutes décuple en plus les émotions, collectivement ça avait été un super moment…

Les Irlandais vous réussissent plutôt bien, puisque l’année suivante vous inscrivez un triplé face à eux…

C’est le genre d’équipes qui aiment jouer, donc c’est souvent des matches où il y a des turnovers, où les ailiers touchent des ballons, des matches à essais… L’Irlande (comme l’Écosse) est plutôt une équipe qui ouvre le jeu, donc c’est plutôt agréable pour un ailier. J’ai souvent eu l’opportunité de marquer des essais, ça donne de bons souvenirs.

La tendance s’est plutôt inversée ces dernières années et la dernière victoire en Irlande remonte à 2011… Comment il faut les jouer, désormais, ces Irlandais ?

Ça va dépendre un peu de la météo, mais il faudra rester dans le même registre et ne pas changer de style de jeu. L’équipe de France a très bien joué pendant trois matches, en étant au niveau des Blacks, de l’Australie et de l’Angleterre en tenant le ballon. Contre l’Écosse, ça a été un peu plus difficile, mais on a finalement gagné. Il faudra arriver à faire un mix des deux et surtout imposer notre jeu. La France a les moyens de ne pas subir. Il faudra évidemment être très bon sur les ballons hauts parce que c’est l’une de leurs qualités : mettre une grosse pression offensive par le jeu au pied. Il faudra ensuite continuer à être fort en conquête et être ambitieux.

Il y a un changement important dans la composition du XV de départ, avec la titularisation de Yoann Huget pour son retour. Il a une belle carte à jouer d’après vous ?

Oui, il est en pleine forme et il l’a montré avec Toulouse. Il a été patient et a aujourd’hui sa chance. C’est quelqu’un qui est bon sur les ballons hauts, très bon défenseur et avec de belles qualités offensives. Il méritait d’avoir sa chance, notamment contre une Irlande qui va un peu plus utiliser le jeu au pied que les autres. Je suis très content pour lui, il peut redevenir un titulaire de cette équipe de France.

Ce match est-il déterminant pour valider le projet de jeu de Guy Novès ?

Ce serait en tout cas un match référence en cas de victoire, qui mixerait les très belles sorties contre les grosses nations et la victoire en Écosse. Cela validerait les derniers mois très intéressants du XV de France et donnerait de la confiance à ce groupe qui en a, mais qui a besoin de la valider par quelques victoires contre les grosses nations. On espère tous que ça se fera ce week-end.

Propos recueillis par Judith Soula

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