Miss France 2025 sera sacrée samedi soir sur TF1, depuis Poitiers, parmi trente candidates avec pour la première fois une trentenaire, alors que les Pays-Bas ont décidé jeudi de saborder leur concours de beauté, jugé d'un autre temps.
Toujours dans le collimateur d'associations féministes dénonçant une tradition "misogyne et ringarde", l'élection Miss France poursuit sa mue avec la levée cette année de toute limite d'âge.
Hôtesse de l'air, Angélique Angarni-Filopon, 34 ans, Miss Martinique 2024, est la première "doyenne" des prétendantes de la 95e cérémonie Miss France. La candidature d'une femme de 52 ans n'a toutefois pas dépassé le niveau régional cette année.
Depuis 2022, le concours s'est ouvert également aux femmes en couple ou mères de famille. La refonte du règlement autorise aussi les candidatures de femmes transgenres "avec changement d'état civil". Selon les organisateurs, un seul cas déclaré s'est présenté lors de l'élection Miss Paris en 2022.
Aux Pays-Bas, l'élection de la miss nationale sera désormais remplacée par la mise en avant de femmes qui ont réussi "pour célébrer la vraie vie, sans la pression de se conformer à une image parfaite, pas de robes ni de couronnes mais des rêves qui prennent vie", a annoncé jeudi Monica van Ee, l'ex-directrice de Miss Pays-Bas.
Pour Frédéric Gilbert, président et producteur de la société Miss France, "le concours permet une mise en avant des femmes dans la plus grande diversité, pendant plus de trois heures de direct".
- Pics d'audience -
"Désormais les pics d'audience sont réalisés lors des prises de paroles des candidates, pas quand elles défilent en maillots de bain !", a souligné samedi à l'AFP M. Gilbert.
"Le succès de Miss France est atypique, une exception culturelle en Europe avec 7 à 8 millions de téléspectateurs, et des pointes d'audience à 9 millions. Les profils des candidates changent avec des médecins, des ingénieures ou des gendarmes", s'est félicité le producteur de la cérémonie.
Pour Aliénor Laurent, porte-parole de l'association Osez le féminisme !, "supprimer un concours de beauté comme Miss Pays Bas ou Miss France va dans le bon sens. Il faut mettre fin à cette société de la femme-objet, du patriarcat, de la représentation des femmes comme elle l'est encore".
"Remplacer un concours de beauté par la mise en avant une fois par an comme aux Pays-Bas de femmes inspirantes, n'est toujours pas satisfaisant. Ce serait plus efficace de mettre en avant les femmes dans les programmes scolaires et dans l'espace public. Il faudrait justement qu'on ne soit pas surpris de voir des femmes inspirantes", a ajouté Mme Laurent.
Présidé cette année par la chanteuse Sylvie Vartan, le jury Miss France 2025, à nouveau 100% féminin, réunit la championne olympique Marie-José Pérec, l'animatrice et styliste Cristina Cordula, la danseuse Fauve Hautot, l'humoriste Nawell Madani, la pianiste Khatia Buniatishvili et l'ex-Miss France Flora Coquerel. Enrôlé pour la trentième fois consécutive, l’indétrônable Jean-Pierre Foucault, 77 ans, assurera la présentation du concours avec pour thème "le grand bal des Miss".
Parmi les 30 candidates qui brigueront la couronne Miss France, Manon Le Maou, 28 ans, Miss Franche-Comté 2024, gendarme sous-officier, Romane Agostinho, 27 ans, Miss Auvergne, ostéopathe animalière, et Mélissa Atta Bessiom, 25 ans, Miss Pays-de-la-Loire, cheffe de projet en intelligence artificielle dans un groupe français de luxe.
Par Jean-François GUYOT / Paris (AFP) / © 2024 AFP