Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
- Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
- Le sport vous a permis de demeurer dans la course pendant près d'un demi-siècle.
- Entre deux commentaires pour la télévision, des étoiles vous ont permis de vous faire une autre place, mais au soleil.
- Vous le racontez aujourd'hui dans un livre. Bonjour Daniel Leclerc.
- Bonjour Jacques.
- Alors, Confidence sur l'oreillette, un livre qui paraît aux éditions Les Trois Colonnes.
- Ce sont vos souvenirs, plein d'anecdotes sur ce parcours qu'on connaît grâce à la télévision.
- On va l'évoquer, et le principe des clés d'une vie, ce sont des dates clés de votre parcours.
- Alors, je vais les évoquer.
- Puis-je quand même rajouter à votre préambule une petite précision ? J'ai pris cette maison d'édition pour une raison toute simple.
- C'est que d'autres maisons me courtisaient, mais celle-là acceptait les photos.
- Et je trouvais que les photos donnaient du relief à mes anecdotes.
- Exactement. On va parler de ce livre bientôt.
- Il devait être le fil conducteur de l'émission.
- La première date que j'ai trouvée, alors c'est une date particulière, le 28 juin 1970.
- C'est votre premier commentaire en direct à la télévision.
- Le Tour de France, bien après Zitrone, bien après ceux qui ne sont pas réussis.
- L'étape La Rochelle-Angers, et vous commentez la traversée d'un village, une tentative d'échapper, et Zilioli qui l'emporte.
- Écoutez, on revient quand même aux fondations de ma carrière, puisqu'effectivement, c'était mon premier commentaire.
- Il faut savoir que j'ai été pendant cinq ans le poulain de Léon Zitrone.
- Il a été mon mentor.
- Poulain, c'est normal pour quelqu'un qui a commenté le tiercé.
- Absolument. Pendant dix ans.
- Et donc, on va y revenir.
- Oui, simplement pour dire qu'avec ce monsieur, j'ai fréquenté la plus belle, mais la plus rigoureuse des écoles de presse, car Léon Zitrone parlait huit langues.
- Il ne m'a jamais tutoyé. Je l'ai toujours vouvoyé.
- Et que, c'est sûr que j'ai appris grâce à lui, à durer.
- Oui, et en plus, le premier commentaire, je crois qu'il vous a assuré, c'était sur un championnat de trampoline, et ça a été une catastrophe.
- Alors, j'adore que vous posiez cette question, parce que c'est vrai, c'était mon premier commentaire, et j'étais Raymond Marcillac, puisque c'était le patron des sports, Pierre Loctin, m'avait envoyé à Neuilly pour faire un... suivre une compétition de championnat de trampoline.
- C'était une compétition de championnat de trampoline.
- Et donc, quand je suis revenu avec les images, on a fait un montage, j'ai fait du texte, et alors c'était impressionnant, parce que Léon Zitrone qui est venu, c'était mon premier commentaire, il a tout rayé. Il n'y avait plus de mots, il n'y avait plus que la ponctuation.
- J'avais l'impression d'être illettré et analphabète.
- Et c'est là qu'il m'a indiqué comment faire ce reportage.
- D'ailleurs, je l'ai gardé, et si vous le permettez, il m'a toujours enseigné, il m'a toujours dit que le principal dans un résumé, dans un commentaire, dans un reportage, c'était l'attaque et la chute.
- Alors, l'attaque était facile et les mêmes bateaux pour un homme comme vous, Jacques, qui avez beaucoup de culture et d'esprit, vous comprendrez bien que de dire que pour une compétition de trampoline, c'est sûr que pour bien débuter dans la vie, il est essentiel d'avoir un bon tremplin, c'était assez facile.
- Le plus dur a été la chute.
- La chute, je l'ai portée comme un boulet pendant 3, 4, 5 mois, qu'est-ce qui s'est passé ? C'est qu'à un moment, à la fin des dernières images, on voit deux trampolinistes qui font des figures, ensemble.
- Et après, quelques secondes de silence, et à ce moment-là, le texte de Léon Zitrone, qui colle bien à quelqu'un qui a 65 ans, mais absolument pas à un stagiaire qui a 20 ans.
- Et le texte dit, c'est bien la preuve que dans la vie, on peut être sérieux et bon sauteur à la fois.
- Alors c'est vrai que quand j'allais à l'INS, à l'Institut National des Sports dans le bois de Vincennes, je l'ai porté comme un boulet, on me montrait du doigt, et moi j'avais envie de dire, comme un élève qui veut aller...
Transcription générée par IA