"Pour moi, EELV, c'est fini." Dans un entretien accordé au Monde, François de Rugy explique les raisons de son départ du parti écologiste, dont il était pourtant coprésident de groupe à l'Assemblée Nationale.Le député de Loire-Atlantique évoque une fin de cycle, caractérisée par une "dérive gauchiste". En cause, les rapprochements des listes EELV avec le Parti de Gauche dans plusieurs régions en vue des élections régionales de décembre prochain. Souhaitant fédérer les écologistes réformistes, François de Rugy fait partie de ceux qui avaient exprimé leur mécontentement, le week-end dernier, lors des Journées d'été EELV à Villeneuve d'Ascq. Défenseur d'un retour au Gouvernement, le député se demandait notamment : "18 mois après la sortie du Gouvernement, où est le bilan ? Où est la dynamique ?"
Ecologie ou gauchisme : il faut choisir
"Si on nous dit qu'entrer au Gouvernement ne changera rien, on dit ouvertement qu'on ne sert à rien", avait poursuivi François de Rugy : "La principale question autour des responsabilités, c'est de savoir si on veut les exercer ou pas. Si on ne veut pas, on trouvera toujours une bonne raison."S'il assure ne pas avoir l'objectif de fonder une nouvelle formation politique, François de Rugy regrette ouvertement l'absence de débats au sein d'EELV : "On nous dit 'Silence dans les rangs'. D'accord, mais pour suivre quelle ligne ?", s'interrogeait celui qui sort également un livre intitulé Ecologie ou gauchisme : il faut choisir.La semaine dernière, c'est Jean-Vincent Placé qui proférait également des menaces de départ de la formation écologiste. Barbara Pompili, député de la Somme, est aussi de ceux qui réclament un retour au Gouvernement. Les tensions autour d'une éventuelle scission d'EELV étaient prégnantes dans le Nord le week-end dernier, François de Rugy a peut-être enfoncé la première porte.