Judith Soula : Il faudra vous déplacer dans le Cantal pour jouer cette demi-finale d'accession, une région qui ne vous réussit pas vraiment ? Julien Tastet : En effet, lors de nos deux derniers déplacements, on est revenu avec les valises pleines, je crois qu'on avait pris quasiment trente points sur chaque déplacement. Maintenant, on va s'appuyer aussi sur notre dernière victoire face à eux il y a dix jours où on les a battus 36 à 18. On sait que ce week-end, c'est une demi-finale donc ce sera différent, on va aller là-bas avec beaucoup de confiance et en s'appuyant sur nos points forts de ces dernières semaines.C'est la 5e fois que vous disputez des phases finales d'accession. L'expérience sera de votre côté, mais Aurillac aura quand même l'avantage de recevoir à domicile ? C'est un avantage qui n'est pas négligeable. On le sait. Maintenant, on ne va se poser trop de questions, on sait que tout Aurillac et tout le cantal seront un peu derrière leur équipe. Malgré tout, on reste quand même sur de très bons matchs lors de ces trois derniers mois, on est très bien physiquement aussi donc je pense qu'on a pas mal de choses à faire valoir. On va aller là-bas pour disputer un gros match et faire quelque chose qui peut être exceptionnel parce que je pense que gagner à Aurillac serait quelque chose de grand pour le club et pour son histoire. On a tous envie d'aller en finale à Toulouse, on sait que ça passe par cet exploit à Aurillac.
"Pendant cette saison, le déplacement à Colomiers a été un vrai déclic"
Les coachs aimaient bien sur les saisons précédentes dire "on est les petits". Là, par rapport à Aurillac, c'est compliqué de dire cela ? C'est les journalistes qui voient ça. Nous, on ne peut pas dire qu'on ait fait une grande saison, au contraire Aurillac a fait preuve de régularité tout au long de la saison et encore plus à domicile où ils n'ont pas perdu depuis plus d'un an. Au vu de la saison et du classement, je crois qu'on n'est pas favori. Tout le monde voit Aurillac en finale du fait qu'ils sont à domicile et qu'ils ont fini troisièmes et donc devant nous au classement. On se retrouve dans la peau de l'outsider, c'est un statut qui nous correspond et qui nous va bien. C'est un statut qu'on arrive plus facilement à gérer que celui de favori.Vous avez eu du mal à démarrer cette saison, mais avant votre défaite à Bayonne, vous restiez sur 10 victoires consécutives. Quel a été le déclic ? Le déplacement à Colomiers a été un vrai déclic, même si on a fait match nul. On s'était retrouvé sur des choses essentielles dans le rugby, à savoir une conquête un peu dominatrice, une grosse défense et un état d'esprit irréprochable. C'est ce qui manquait depuis le début de l'année, à l'extérieur notamment où l'on a pris qu'un point les 6 premiers mois. Après Colomiers, on a pris conscience qu'on était en train de laisser passer la saison sans réagir. À partir de ce moment-là, on s'est remis en question et on a connu cette série de onze matchs sans défaite qui nous permet aujourd'hui de pouvoir jouer ces demi-finales. Pour vous les joueurs, cette demi-finale représente quoi, un palier ? On a vécu la finale l'an dernier, on sait que c'est de bons moments dans une carrière de joueurs, mais aussi pour un club et une ville, car ça crée un engouement et une ferveur particulière. On sait qu'à Aurillac il n'y aura peut-être pas beaucoup de supporters montois. Ils ont été là tout au long de l'année, surtout quand on a eu des moments assez difficiles. Pour eux, pour le groupe et le club, on aimerait vraiment revenir à Toulouse. On a connu une défaite l'an dernier en final qui nous avait quand même marqué et mis un coup psychologiquement, donc on aimerait laver cet affront et aller à Toulouse pour essayer cette fois de remporter la finale d'accession.