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Yoann Huget : "Je suis focalisé sur le Stade Toulousain"

Par Kevin Racle

Ce soir sur Sud Radio Sports, Judith Soula recevait Yoann Huget pour un entretien exclusif. Blessé en septembre dernier, l’ailier de Toulouse est revenu sur ses objectifs personnels, mais aussi sur les prestations de l’équipe de France.

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Ce soir sur Sud Radio Sports, Judith Soula recevait Yoann Huget pour un entretien exclusif. Blessé en septembre dernier, l’ailier de Toulouse est revenu sur ses objectifs personnels, mais aussi sur les prestations de l’équipe de France.

Judith Soula : Yoann Huget, tu t'es blessé au genou en septembre dernier lors de France – Italie en pleine Coupe du Monde. Tu as été opéré dans la foulée. Diagnostique : 6 mois d'absences. Aujourd'hui, comment ça va ?Yoann Huget : Ça va très bien, il n'y a pas eu de complication derrière l'opération. C’était le plus important pour moi. On a commencé la rééducation une semaine après l'opération. Aujourd'hui, on reprend la course trois mois après l'opération. On est sur de bonnes bases.À quand est estimé ton retour sur les terrains ?En septembre. Pour le début de la préparation avec le groupe. Comme ça, j'ai une bonne année de travail devant moi.Quel sentiment domine ? Ça te tarde ?Je ne sais pas. Le fait de se dire « cours » alors qu'on a envie de courir, mais on sent que ça ne suit pas derrière... C'est tous ces facteurs qui font que tant que l'on n'est pas à 100 %, on ne peut pas espérer revenir et jouer au rugby.Comment on est psychologiquement quand on est blessé pour une longue durée ?C'est la première fois pour moi. Il faut retrouver toutes les facultés que l'on avait avant, lors de la Coupe du Monde. Du coup, ce sont des petits objectifs qu'on se donne au quotidien, chaque semaine. Ce qui me manque le plus aujourd'hui, c'est le vestiaire, les matchs. Ça faisait 4 ans que je n'avais plus l'habitude d'être à la maison le samedi et dimanche. Il y a eu une petite adaptation à faire.Ça ressemble à quoi une journée quand on est en rééducation ?On arrive avant les autres et on finit après les autres, car la priorité, c'est le groupe. On doit être élastique, se fondre dans le collectif tout en attendant que le groupe passe. À 8h30, on arrive et au fait des soins. Après, on attend que le groupe parte sur le terrains pour travailler tranquillement en musculation. Entre temps, on peut chambrer ses coéquipiers sur les prestations des tricolores notamment ceux qui sont rentrés ce week-end. On a pu balancer un peu. Beaucoup de chambrage et une fois que tout le monde part sur le terrain, on passe aux choses sérieuses.En 2011, tu avais participé à la préparation de la Coupe de Monde, mais début août, tu avais été exclus à cause d'une série de manquements au contrôle antidopage. Une deuxième Coupe du Monde commence et se termine assez rapidement pour toi. Est-ce que tu t'es demandé s'il n'y avait pas une malédiction Coupe du Monde ?Forcément. Je n’ai pas eu une seule blessure en quatre ans, quasiment huit ans avec celle de 2011. Et ça arrive maintenant. Pourquoi maintenant, pourquoi pas plus tard ou plus tôt ? Ça m'aurait permis d'éviter la préparation et toutes ces heures de souffrance à Tignes, de douleur (rire). Dans le rugby, j'ai essayé de tout contrôler, mais la blessure, on ne l'a contrôle pas. C'est le facteur X qui est venu gâcher la fête.Est-ce que ça t'a rendu plus fort ?Je ne sais pas. Ça m'a permis de travailler, de me régénérer. Si cette blessure est arrivée à ce moment, c'est que forcément, j'étais fatigué.Comment as-tu vécu le fiasco de cette Coupe du Monde ?Je pense qu'on est tombé face à une bonne équipe des All Blacks. Il faut relativiser cette défaite. Il ne faut pas oublier qu'ils sont champions du monde. J'avais l'impression que les Blacks étaient en mission lors de cette Coupe du Monde. Ils sont arrivés et ils ont pris le titre.Aujourd'hui, en équipe de France, tout a changé. Nouveau staff, nouveaux joueurs. Quel est ton sentiment sur cette nouvelle aventure. On se sent à l'écart quand on est blessé ?Avant de penser à l’équipe de France, il faut que je pense à Toulouse. Il va falloir que je refasse mes preuves et montrer que j’ai la faculté de postuler dans le groupe. J'ai le sentiment de repartir de zéro, car je ne sais pas vraiment comment je vais revenir, dans quelles conditions. Aujourd'hui, j'essaie juste de me concentrer sur Toulouse avec ce nouveau staff, de le découvrir aussi, car on étant en marge du groupe c'est difficile de les connaitre, de savoir ce qu'ils attendent.Tu as échangé avec Guy Novès, le coach de l’équipe de France ?Non, pas du tout. C’est normal, il a beaucoup de travail avec l’équipe de France. Pour toi, c’est un avantage ou un inconvénient de bien le connaitre ? Il va connaitre d’autres joueurs et apprendre à les découvrir pendant 4 ans. Si un jour, je dois le dépanner, je sais ce qu’il attendra de moi et vice-versa. Il n’y a pas d’avantage ou d’inconvénient. Ça facilite seulement le relationnel.Maxime Médard nous disait, seule la performance compte avec Guy Novès. Tu partages ce sentiment ?Bien entendu. Guy Novès pense à l’équipe. Donc si on n’apporte pas à l’équipe ce qu’il attend de nous, on va attendre un peu dans les stands et il reviendra quand il aura besoin de nous.Tu retrouves déjà la patte Novès dans ces 15 premiers jours ?On sent une volonté de jouer. Notamment dans les premières minutes de jeu. L’équipe est portée vers l’avant.On a l’impression que Guy Novès impose le respect, la confiance. Sous l’ère Saint-André on avait le sentiment que les joueurs manquaient de confiance. C’est ce que tu ressens ?On a vu aujourd’hui que les joueurs sont concentrés, en mission. Concernant Philippe Saint-André, c’était des matchs un peu similaire à celui entre la France et l’Irlande sauf que ça tournait souvent en faveur de l’Irlande.Comment tu vis les matchs des Bleus. Sur le canapé ? En tribune ?En tribune la semaine dernière et sur le canapé pour le premier match.Comment on se sent quand on est international et qu’on est en tribune ?Quand on est dans les tribunes, on est supporters et on a un oeil extérieur. Avec l’arrivée de Guy Novès il y a des nouveaux joueurs. On n’a pas trop d’amertume.On se focalise sur son poste ?On regarde un peu plus. On fait attention aux déplacements. En France, on a la chance d’avoir des ailiers performants et présents sur la durée comme Vakatawa, Benjamin Fall, Marvin O’Connor. Ces joueurs, ça fait quelques années qu’ils jouent en Top 14. Ils méritent d’être testés pour cette nouvelle ère avec Guy Novès.Quel est ton sentiment sur Vakatawa ?C’est un joueur qui est beau à voir jouer. C’est quelqu’un qui est porté vers l’avant. Il permet à l’équipe d’avancer. C’est un joueur sur lequel l’équipe de France doit s’appuyer.On se sent en danger quand on voit ces joueurs éclore ?Non. Ce n’est pas un danger. Aujourd’hui, je ne suis plus en équipe de France donc c’est à eux d’aider cette équipe. Je suis focalisé sur le Stade Toulousain et sur ma rééducation. L’équipe de France, je regarde en tant que supporter. Je suis content quand des ailiers font de bonnes performances. Il faut être content et ne pas être pessimiste. L’équipe de France, c’est un relais.L’essentiel était de gagner ces deux rencontres pour les Bleus ?Oui, il fallait remporter ces deux victoires et surtout faire plaisir au public. Avec ce match face à l’Irlande, je pense que tout le monde a pris du plaisir.Tu as discuté avec Sébastien Bezy qui faisait ses débuts en Bleu ou avec Yoann Maestri ?Yoann est très mesuré sur les performances. Il sait que le match face au pays de Galles sera décisif et il reste très concentré sur la suite du tournoi. Sébastien découvre. C’est un garçon qui est mature, donc on a l’impression que tout est normal pour lui.Guy Novès a déclaré après le match face à l’Irlande que les joueurs avaient eu un comportement d’équipe de club. Tu penses que c’est possible d’avoir l’esprit club ?Oui. On l’a eu durant la préparation de la Coupe du Monde aussi. Pour la plupart il y avait un noyau de joueur qui était la depuis 4 ans et donc il y avait vraiment cet esprit club. Ils ont réussi à le retrouver assez vite, avec de nouveaux joueurs, donc c’est quelque chose qui est totalement réalisable.Le sélectionneur a également beaucoup insisté sur la mission de représenter un peuple, une nation. Vous êtes conscient, vous les joueurs, de ça ?Chacun s’approprie cet aspect. Moi, à chaque fois que je m’étais ce maillot, j’avais une pensée pour mon premier club, pour ma famille et mes amis. Il faut trouver la motivation en mettant ce maillot. Il faut essayer de donner le meilleur et chercher sa force.

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