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Richard Dacoury se raconte en 5 dates clefs

Par Justin Boche

L'ancien joueur du CSP Limoges et de l'équipe de France était l'invité exclusif de Sud Radio Sport pour une interview confidences avec Judith Soula. Il est revenu sur cinq temps-fort de sa longue carrière de joueur.

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Le titre européen de 1993 avec le CSP Limoges. Premier titre européen d'un club français en sport collectif.

"L'image que j'en garde, c'est l'image d'un exploit dont on n'avait pas conscience de l'importance au moment ou on l'a vécu. Toute l'équipe, tout le club on en parle toujours encore 20 ans après. C'est un immense exploit. Ce n’est même pas un rêve puisqu’on n’en avait même pas rêvé. C'était irréel. On a commencé à prendre conscience au fur et à mesure des rencontres de ce que l'on vivait. Dans le final four on était la victime désignée et puis on bat le Real Madrid et tout d'un coup on se prend à imaginer que l'exploit et possible.L'image que j'en garde est quelque chose de très personnel. C'est cette forme de joie, de bonheur très discret dans le vestiaire et très humble parce que l'on est tous heureux d'avoir vécu ça entre potes. Et ça reste aujourd'hui. On est toujours heureux de se revoir et de se dire que l'on a vécu quelque chose d'extraordinaire qui nous lie les uns les autres à jamais. C’est cette forme de joie tellement immense, mais aussi très contenue.L'autre image c’est cette liesse populaire et le bonheur de ramener la coupe, qui n'était pas très belle par ailleurs, à toute une région. De permettre à cette région de pouvoir être située sur la carte et de redonner aux gens beaucoup d'honneur et de force. Et les gens nous ont fait une fête phénoménale et c'était merveilleux de le partager. Parce que le sport c’est le partage avant toute chose."

Son retour à Limoges en 1997 sous les couleurs du PSG Racing

"Quand j'étais revenu à Limoge ça avait été très compliqué, j'ai fait un très mauvais match d’ailleurs. Mais mon accueil avait été fabuleux. Il y a eu des applaudissements pendants plus de 10 minutes ce qui empêchait le match de commencer. J'en ai encore des frissons . J'adore cette salle de Beaublanc. J'ai un rapport privilégié avec elle, avec sa lumière, son odeur. Il y a le poids de l'histoire dans cette salle, mais aussi le poids du public qui est exceptionnel."

Sa rencontre avec Magic Johnson et Michael Jordan

"C'était en 1991 à Bercy. On avait pris une grosse fessée, mais on était heureux de la prendre. On était tellement heureux de jouer contre les Lakers qu’on les a surtout regardé jouer plutôt que de les affronter. Et contre de tels joueurs, ça ne pardonne pas. Mais c'était un rêve qui se réalisait de jouer contre des joueurs de NBA. Michael Jordan était moins accessible que Magic Johnson même si jouer contre lui était extraordinaire puisque c'est sans doute le meilleur joueur de tous les temps. Non pas à cause de tous ses titres, mais surtout parce qu'il a inspiré beaucoup de générations par la suite. Mais jouer en NBA n'a pas été un rêve pour moi puisque c'était impossible à l'époque. J'avais le jeu et le physique pour y évoluer. J'aurais pu aller dans une université américaine, mais à l'époque on ne vivait pas du basket et ma mère n'a pas voulu."

Sa première sélection en équipe de France en 1981

"C'était un rêve, le rêve suprême même. Ça correspond au rêve que font les jeunes aujourd'hui à propos de la NBA. Mon rêve c'était de porter ce maillot bleu et de rejoindre cette élite qui semblait inaccessible. Et ça m'est tombé dessus, j'ai été sélectionné et j'étais comme un gamin. J'ai bénéficié d'une cascade de blessures pour être sélectionné et on m'a fait jouer au poste de pivot. Mais peu importe, j'ai saisi tout de suite l'occasion. Puis ça a été une longue histoire avec cette équipe de France. Mon seul regret est de ne pas avoir eu de titre avec les Bleus, mais c'était une autre époque. On n’était pas assez structuré pour pouvoir envisager de telles choses. Même si potentiellement nous étions bien armés."

Les Jeux Olympiques de 1984 à Los Angeles

"Il y avait Michael Jordan, Pat Ewing. C'était une équipe de tueurs extraordinaires. Tous ces joueurs allaient marquer la NBA dans les années 1980 et 1990. Il était chez eux à Los Angeles et ont mis une moyenne de 45 points d'écart à leurs adversaires. Mais je n’ai pas été sélectionné pour jouer contre eux. Ce qui s'est passé, c'est que j'avais décidé de m’arrêter chez un coiffeur pour me faire la coupe de Carl Lewis. Mais le coiffeur avait mis trop de temps pour le faire. Ma coiffure était à moitié terminée, alors que l'heure l’entraînement approchait. J’ai dû courir pour rejoindre les autres avec une moitié de coiffure et j'ai raté le bus. Je me suis rendu sur le lieu d'entrainement en retard et le coach ne m'a pas sélectionné contre les Américains. J'étais vraiment catastrophé parce que c'était mon rêve de rencontrer les Américains. Cette sanction était démesurée et je ne l'ai toujours pas digérée".

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