Nicolas Dieuze : Forcément, pour bien connaître l'environnement de ce club, je sentais qu'il y avait un fossé qui s'était créé. Il y avait un désamour, le club ne faisait plus rêver pour plein de raisons. Je pense que la communication, la proximité, le fait de parler aux gens étaient importants. Je connaissais Pascal depuis peu puisque je travaille dans la société qui gère ses intérêts, j'ai pu rencontrer l'homme avant de rencontrer l'entraineur à travers cet intermédiaire. C'est aussi la combinaison de ces deux costumes qui me faisait dire que c'était la personne pour ce club-là. Ce qu'il s'est passé depuis deux mois nous a donné raison. J'ai participé à sa venue parce que je pense qu'on l'a aidé à s'intégrer à ce club en lui donnant le maximum d'information sur ce qu'on connaissait. Le reste c'est l'équipe, le club, les joueurs et Pascal qui ont fait ce maintien fabuleux et historique et qui redonne de la fierté à tout un peuple toulousain et même bien au-delà des frontières de la région. Pendant le match contre Angers, Pascal Dupraz a prononcé un discours de motivation qui a fait le tour des réseaux sociaux. Tu avais déjà connu ce style de discours là ?Chaque coach est différent. C'est vrai que chez Pascal, non seulement c'est naturel, mais aussi sur la forme, ça vous dresse les poils. Pour le montage vidéo avec les familles, un de mes coachs l'avait déjà fait. C'est vrai que sur le dernier match, tu rentres sur le terrain, tu y es, tu as envie de jouer, de rentrer dans les mecs en face. Mais il faut manier cela avec parcimonie, dans le sens où ça peut aussi aller trop loin dans l'émotion.
"Il faut maintenant des joueurs qui s'approprient cette mentalité"
C'était le cas ? Depuis l'arrivée de Pascal, on parle beaucoup d'un meneur d'hommes d'un manager, c'est aussi pour ça qu'il a été recruté à Toulouse. Mais on n'en parle souvent avec Pascal, on ne met pas assez souvent en avant ses qualités de tacticiens. Regardez les matches depuis qu'il est arrivé, la structuration de l'équipe, le replacement de Martin Braitwaite sur le côté gauche qui n'était pas facile et pas donné, il fallait le faire accepter. Contre Troyes, il a raison, si Oscar Trejo rentre et fait la gueule il ne marque jamais, donc malgré tout, il la fait le changement. C'est aussi ça le côté tacticien, et ce n'est pas que les changements tactiques. Aujourd'hui, forcément on est dithyrambique avec Pascal, mais je le dis, dans six mois, un an, si les résultats sont moins bons, il ne faudra pas oublier ce qui a été dit. On est très bon pour en France on met très haut et puis on enfonce très bas. Les qualités de Pascal seront les mêmes dans un an, deux ou trois ans. On savait avant son arrivée que c'était un personnage atypique et que ça allait faire bouger les lignes au TFC. Est-ce qu'il faut aussi qu'il y ait des joueurs atypiques pour viser plus haut ?Je crois surtout qu'il faut des joueurs qui s'approprient cette mentalité ici. On répète toujours que c'est une région de rugby, certes, la plupart des clubs sont concentrés dans le Sud Ouest. À travers cette phrase toute faite, on peut parler de cet état d'esprit de combattant, de ne jamais rien lâcher, de se rebeller. On parlait avec Pascal de l'anecdote contre Troyes où sur les premières minutes du match, il se frite un peu avec le quatrième arbitre. Ça a harangué la foule, ils avaient envie de ça, de montrer qu'on ne se laissait pas faire. C'est vrai qu'à travers le rugby, il faut que les joueurs qui viennent jouer au foot au TFC comprennent que de temps en temps, les gens ont envie de voir des tacles, pas que du bon jeu, mais de l'abnégation, ils en ont besoin. Derrière cela, il faut quelque chose de structuré, de posé. Si c'est un joueur qui défend et qui fait un tacle ou un pressing et qu'il n'y a personne derrière lui, ça n'a aucun intérêt non plus. C'est tout un ensemble de choses mises bout à bout. Quand tu parles de joueurs atypiques, c'est surtout des joueurs intelligents qui sont capables d'entendre et d'accepter la personnalité du coach et son management. Si ces joueurs viennent là, c'est qu'ils seront validés par le coach. La meilleure chose qui puisse arriver, c'est de continuer ce qu'il s'est fait sur les derniers matchs, tout en ayant une valeur ajoutée avec de nouveaux joueurs. Il ne faut pas casser ce qui a été fait, tout en essayant de l'améliorer encore, c'est un peu la difficulté.