single.php

Agnès Verdier-Molinié : "Le politique est complètement décalé par rapport à la réalité que vivent nos entreprises"

Peut-on vraiment sortir la France de cette crise budgétaire ? André Bercoff en parle sur Sud Radio le jeudi 30 janvier 2025 avec Agnès Verdier-Molinié, lobbyiste, directrice de la Fondation iFRAP.

Agnès Verdier-Molinié
Agnès Verdier-Molinié, invitée d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

De retour aux États-Unis, Bernard Arnault dénonçait la lourdeur de la fiscalité en France, contrairement aux États-Unis, où elle est sur le point de baisser, avec la nouvelle administration Trump. Agnès Verdier-Molinié comprend tout à fait son discours.

Agnès Verdier-Molinié : "On a toujours une surfiscalisation des entreprises de France"

"On est dans une situation où on a les prélèvements obligatoires qui sont les plus chers au monde. Quand on regarde, par exemple, le modèle américain, on est en dessous de 30% de taux de prélèvements obligatoires par rapport à la richesse nationale. Donc, ce n'est pas du tout comparable. On est dans un pays où on surfiscalise tout."

On est tentés de dire que Bernard Arnault n’a pas à se plaindre… "Certains qui critiquent la sortie de Bernard Arnault depuis hier en disant qu’on a finalement des entreprises qui ont eu énormément de cadeaux, de facilités, de baisses de charges, etc. Et bien, quand on a fait le bilan à la Fondation iFRAP en 2017 et 2023, on a aujourd'hui 157 milliards de plus de prélèvements obligatoires qui pèsent sur nos entreprises par rapport aux entreprises de la zone euro en moyenne. Donc, on a toujours une surfiscalisation des entreprises de France. Et sur le capital, on a 67 milliards de plus à payer sur les revenus du capital tous les ans par rapport aux pays comparables dans la zone euro", a commenté Agnès Verdier-Molinié.

"Les baisses d'impôts ont été extrêmement faibles sous Emmanuel Macron"

Les impôts ont-ils baissé avec Emmanuel Macron ? "Beaucoup de commentateurs croient que depuis qu'Emmanuel Macron est au pouvoir, on a finalement un système qui est favorable par rapport aux autres pays. Mais pas du tout ! C'est une erreur totale d'évaluation de ce qui s'est passé ces dernières années. Les baisses d'impôts ont été extrêmement faibles. Et à chaque fois qu'il y en a eu d'un côté, il y en a eu pour des hausses de l'autre quasiment dans tous les cas. Les entreprises ont eu des petites baisses de taxes de production, et en même temps, il y avait les hausses de taxes foncières, par exemple."

"Le problème, c'est que cette fiscalité qui tombe sur les riches, demain elle va tomber sur les un peu moins riches, et encore les un peu moins riches, et encore les un peu moins riches. Et d'ici là, tous les plus riches seront partis. C'est ça qu'il faut comprendre. Et donc, on sera de moins en moins nombreux pour payer une charge de plus en plus élevée. Le politique est complètement décalé par rapport à la réalité que vivent nos entreprises, qui sont dans une concurrence internationale. Et c'est vrai qu'on a de très belles entreprises en France, et heureusement encore. Mais nos entreprises, qui sont françaises, demain, elles peuvent partir à l'étranger, et on ne peut pas les obliger à rester en France. On peut, au contraire, les inciter par une fiscalité favorable. Et ce qu’on a montré dans nos travaux, c'est que quand on baisse les taux, quand on fait une fiscalité favorable à l'entrepreneuriat grâce à ça, derrière, on augmente les recettes publiques. Quand on continue à surtaxer, comme on fait aujourd'hui, c'est le contraire qui se passe. Au lieu d'avoir les recettes dans les caisses, à la fin, on ne les a pas. Et en plus, on n'a plus les entreprises qui vont avec", a poursuivi Agnès Verdier-Molinié.

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff chaque jour à 13h dans Bercoff dans tous ses états Sud Radio.

Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !

L'info en continu
21H
20H
19H
18H
17H
16H
15H
Revenir
au direct

À Suivre
/