"L’intention principale de ce livre est de s’asseoir à une table, de prendre le temps, écrire et transcrire mes émotions, transcrire mon expérience, parler aux gens du passé et éclairer le présent, les idées d’aujourd’hui avec les phares du passé. Aujourd’hui, on est passé d’hommes d’État bâtisseurs à des techniciens, à des administrateurs qui gèrent la pénurie et le pragmatisme à court terme", juge Alain Houpert.
"On est dans une start-up nation. La nation, c’est une réunion d’identités qui vont vers un même destin. C’est ce que disait Ernest Renan", explique le sénateur au micro de Sud Radio. "Pour moi, c’était une manière de mettre de l’engrais sur mes racines".
Assemblée nationale : elle est "composée d'amateurs"
"Ce livre, c’est un peu une réaction contre le progressisme. Le progressisme qui va vers le progrès. Le monde du progressisme, c’est le monde des lumières. Actuellement, nous sommes face à du progressisme autoproclamé LREM qui vilipende le passé et qui traite ceux qui ne pensent pas comme eux, comme des passéistes. Il est important de savoir d’où on vient", juge Alain Houpert. "Nous avons vu une Assemblée nationale en 2017 composée de gens très jeunes, des amateurs. Il fallait être fiers d’être un amateur qui nous a fait aller dans le mur avec 5 années où l’on a pratiquement rien fait. Qu’est-ce qu’on a fait ? Une réforme sur la GPA. Nous devions aussi faire des réformes contre la corruption avec une réforme de la Constitution. On en n’a rien fait de cette République exemplaire".
"C’est ce parti, le parti de la corruption parce qu'on a parlé des petites culottes la semaine dernière mais c’est rien par rapport à M. Thierry Solaire. Tout ça pour effacer les sujets qui fâchent. Les sujets qui fâchent, c’est le scandale révélé par le Sénat, c’est le scandale des cabinets de conseil comme le cabinet McKinsey", explique l’auteur de Lettre à mes pères. "Ce sont des technocrates qui gèrent la France et surtout, ce sont des technocrates anglo-saxons. Toutes nos données vont à Washington".
Un sénateur est "élu par de grands électeurs qui ont la connaissance du terrain"
"On n’est pas élu sénateur par hasard. Nous sommes élus par nos pairs. On est élus par de grands électeurs qui ont déjà la connaissance du terrain qui ont été élus maires. Quand on est maire, on se fait plus souvent engueuler que bénir", raconte Alain Houpert. "J’ai été maire et je sais ce que c’est de gérer une commune. Mon grand-père, qui a été maire dans une génération antépénultième à la mienne, me disait, quand j’ai été élu maire en 1995 : ‘Alain, tu es aussi et d’abord le maire de ceux qui n’ont pas voté pour toi’. Je parle de cela dans mon livre. C’est ancré dans mon ADN", explique-t-il.
"J’ai voulu faire parler de mes racines et il est vrai que nous avons vu en 2017, comme l’a dit M. Fabry, des députés godillots complètement inexpérimentés. C’est impossible de voir ça au Sénat. Ce gouvernement de jeunisme a complètement tordu le bras au Parlement", juge le sénateur de la Côte-d’Or. "Quand le débat n’existe pas ou plus au Parlement, il se passe où ? Dans la rue, dans les ronds-points, ça a été le début du quinquennat. Ensuite, il y a eu la crise du Covid qui a beaucoup servi au président Macron pour effacer le combat des Gilets jaunes qui était un combat juste. Le combat de gens qui ne sont pas écoutés".
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