Lundi 11 mars, l’Elysée annonçait enfin la visite du président de l'Algérie en France. Une visite qui devrait avoir lieu à la fin du mois de septembre prochain, décidée à l’issue d’un entretien téléphonique entre Emmanuel Macron et son homologue.Cette visite maintes fois reportée, et finalement très attendue.
Une visite algérienne reportée plusieurs fois
"Cette visite devait avoir lieu en mai juin dernier. Elle a été reportée une première fois. Il y a eu ensuite les émeutes. On a après parlé de l’automne, puis de la fin de l’hiver. Et là, elle est annoncée pour septembre-octobre 2024. Après les Jeux olympiques. D’ici là, il peut se passer beaucoup de choses" explique Xavier Driencourt, diplomate, ancien ambassadeur de France en Algérie, auteur de L’énigme algérienne : chronique d’une ambassade à Alger publié aux éditions de l’Observatoire.
Depuis l’idée de cette visite, l’accord franco-algérien de 1968 a de nouveau fait parler de lui. De nombreuses personnalités politiques ont émis l’idée de le remettre en cause. "Les Accords d’Evian prévoyaient la libre circulation des personnes entre la France et l’Algérie. Un accord qui ne tombe pas dans le droit commun. C’est pour cela que les Algériens y tiennent particulièrement. Ils ont un régime à part" ajoute l’ancien diplomate, précisant que les Tunisiens et les Marocains n’en bénéficient pas.
Des avantages politiques propres à l’Algérie
Au-delà de cet accord, précise-t-il, l’Algérie peut jouir d’un certain nombre d’autres avantages. "Il y a un avantage sur le certificat de résidence algérien, des avantages en matière de regroupement familial, de conditions ou de non-conditions d’intégration dans la société française, un certain nombre de points concernant les étudiants. Il y a des espèces de passerelles entre les différentes situations algériennes, et l’installation en France" lance Xavier Driencourt.
Un traitement de faveur qui peut surprendre. "Il y a eu un certain nombre de réactions de politiques qui ont semblé découvrir la chose. Et qui ont demandé l’abrogation de l’accord de 1968. Finalement, à l’automne 2023, Madame Borne a indiqué vouloir renégocier l’accord. Il y a eu ensuite le vote de la loi de l’immigration et on est passé à autre chose" conclut-il, précisant que la question est toujours en suspens. Que rien n’a été changé. Et que cela pourrait bien faire l’objet des échanges entre Emmanuel Macron et le président algérien.
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