Le conflit qui oppose Israël et le Hamas a relancé l’antisémitisme en France. Des étoiles de David sur les murs de banques, de maisons à Paris et en région parisienne. Le retour des "heures les plus sombres de notre histoire" ?
Antisémitisme : "on pensait ne plus jamais avoir à subir de telles choses"
"On pensait ne plus jamais avoir à subir de telles choses. Nous sommes en France, l’un des plus beaux pays du monde. On ne pouvait pas imaginer, 80 ans après la Seconde Guerre Mondiale, que l’on revivrait à Paris, en région parisienne, ce virus, ce poison de l’antisémitisme" explique Elie Korchia, avocat et président du Consistoire central israélite de France, sur Sud Radio. "Cela contribue à créer un climat qui n’est pas digne de notre République et des valeurs que l’on porte. Et j’espère bien que cela va s’arrêter" ajoute-t-il.
Si bien que le contexte en devient assez vertigineux. Car en trois semaines, on a dépassé le nombre d’actes antisémites commis généralement en un an. Toutefois, plusieurs centaines d’interpellations ont déjà été effectuées. "On sait bien qu’aujourd’hui le radicalisme peut frapper à tous les coins de rue. Il y a un climat anxiogène particulier en ce moment" lance par ailleurs Elie Korchia, qui rappelle que l’antisionisme est un des nouveaux visages de l’antisémitisme.
Tolérance zéro en la matière
Par ailleurs, cette propagande se diffuse à vitesse grand V sur les réseaux sociaux. "C’est effrayant. Il faut que ceux qui nous écoutent comprennent que cette déferlante de propos, voire de menaces, c’est du quotidien aujourd’hui. Il y a eu plus de 400 personnes interpellées depuis le 7 octobre, et plus de 800 actes antisémites. Plus de la moitié concernent des atteintes aux personnes : des insultes, des menaces, certaines avec armes, et parfois des agressions" précise Elie Korchia.
"Il faut avoir une tolérance zéro en la matière. Il faut que ce genre d’individus, qui n’ont pas leur place dans ce qui fait les valeurs de notre pays, soient poursuivis et soient condamnés" martèle l’avocat et président du Consistoire central israélite de France. "Il y a une guerre qui est menée à 4 000 kilomètres de là. Mais sur notre sol, en France, des Français de confession juive sont attaqués sur leur judéité. Si bien que derrière les attaques qui sont faites, c’est la haine du juif qui se banalise" conclut-il. Aussi, une nouvelle fois, les juifs de France se sentent menacés.
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