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Banlieues : ces deux France qui s’opposent

Alors que la fonction publique se dégrade, les maires, eux, essaient de tenir la route en banlieues. Pour en parler, André Bercoff reçoit Vincent Jeanbrun, maire LR de l’Haÿ-les-Roses, pour son livre "Les deux France", publié aux éditions Albin Michel.

Vincent Jeanbrun, maire de banlieue, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.
Vincent Jeanbrun, maire de banlieue, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Face à la dégradation de la fonction publique, les maires continuent de faire front, notamment dans les banlieues. Et de tenir la route. Pourquoi ? En raison de la proximité avec leurs administrés. Loin de la déconnection que l’on reproche à toute la classe politique aujourd’hui.

Banlieues : "Quelque chose de la guerre civile"

C’est peu de dire que Vincent Jeanbrun est un maire sur le terrain. Lors des dernières émeutes, lui, son domicile, son épouse et ses enfants ont été personnellement victimes des casseurs. Comment en est-on arrivé là dans les banlieues ? "Ce que nous avons vécu, c’était pas seulement de la violence urbaine. On était sur de la guérilla urbaine, une insurrection urbaine. Il y a eu une tendance à effacer ces évènements, pour mieux les oublier et ne pas avoir à en tirer de bilan. Il est innentendable que cela soit oublié. Pour la première fois dans notre histoire, de manière très organisée, à l’échelle de tout le pays, nous avons eu des Français qui ont pris les armes pour attaquer les symboles de l’ordre républicain", explique le maire de l’Haÿ-les-Roses, auteur de Les deux France aux éditions Albin Michel.

"Il y a eu quelque chose de la guerre civile. Sur un modèle militaire. Avec des éclaireurs à scooter. Les fantassins armés. Derrière le gros de la troupe, la logistique avec des camionnettes dont les plaques étaient masquées et dans lesquelles ils pouvaient venir reprendre de l’essence pour les cocktails Molotov. Et puis, derrière des artificiers qui bombardaient de mortiers, cela, pardon, mais ce n’est pas un mouvement d’humeur, c’est une insurrection", ajoute Vincent Jeanbrun, qui veut aujourd’hui qu’on tire des leçons de ces évènements en banlieue, et que cela ne soit pas oublié.

Le choc des deux France

Pour Vincent Jeanbrun, il y a la France du chaos. Et la France du sursaut. "C’est peut être la plus grande leçon que j’ai apprise au cours des émeutes, qu’il y a un adversaire à combattre. Je suis un enfant des quartiers populaires. Mais j’avais de l’espoir, car on était dans le droit chemin. Et on avait l’amour de la République et de ses règles. Aujourd’hui, ces enfants se sentent français, mais le modèle de l’organisation sociale leur pose problème. Ils veulent créer d’autres règles du jeu. Ils veulent mettre à bas l’ordre républicain", lance-t-il.

Pour autant, explique-t-il, il y a cependant face à cela une France du sursaut. "Je veux rester optimiste. Il y a des policiers, des médecins, des profs qui continuent de se battre dans ces quartiers. Entre ces deux France, nous avons les Français que j’appelle à se mobiliser. Emmanuel Macron parlait de 10.000 individus. Nous sommes 67 millions. On peut y arriver, on peut gagner", conclut-il sur Sud Radio.

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff du lundi au jeudi  à 13h dans Bercoff dans tous ses états Sud Radio.

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