Selon Bertrand Vergely, nous vivons dans le mythe de la caverne de Platon, "qui continue et qui prospère".
Bertrand Vergely : "Nous vivons dans le mythe de la caverne de Platon aux dimensions planétaires"
"On assiste à la conséquence de ce qui a commencé au 16ème siècle. Arcimboldo conçoit un visage humain uniquement avec des fleurs, avec des fruits, avec des instruments de géométrie ou des livres. Et on s'aperçoit que, du fait d'un effet d'illusion, pour faire un homme, il n'y a plus besoin d'un être humain. Et on retrouve ici le plaisir de vivre dans l'illusion et de tromper tout le monde. Ce qui bien évidemment, politiquement, assure un pouvoir énorme et qui va dans une tendance qui existe et chez Platon et chez le Bouddha, qui explique que les hommes veulent vivre dans l'illusion et y rencontrent toujours des illusionnistes qui satisfont leurs rêves."
"Nous vivons dans le mythe de la caverne de Platon aux dimensions planétaires, qui continue et qui prospère. Des cavernes dans lesquelles on a affaire avec le métavers aujourd'hui à tout un système qui met en place une autre réalité disant ‘on va vous supprimer la réalité et vous allez voir, vous allez vivre dans une réalité de rêve’. Souvenez-vous de Tocqueville qui, à la fin de La démocratie en Amérique, dit : ‘Qu'ils voient un monde d'esclaves dans lequel l'État va leur enlever jusqu'à la peine de vivre !’. Là, nous sommes là. Et on est dans un fantastique mensonge collectif, que j'ai intitulé ‘L'empire du faux’. Il y a eu l'Empire des sens. Et bien, nous vivons l'Empire du faux", a déclaré Bertrand Vergely.
"Le pouvoir essaie de glaner tout ce qu’il peut glaner dans les mécontentements, dans les révoltes, dans les frustrations"
Quel est le problème de l'opinion, selon Bertrand Vergely? "C'est qu'on met toutes les opinions sur le même plan au nom de la démocratie. Et du coup, on ne fait plus la différence entre l'intelligence et la bêtise puisque, au nom de la liberté, la bêtise a autant de droits que l'intelligence. » Les sondages en sont-ils une illustration ? « Oui, avec cette horreur qui fait que 67% des Français sont pour ceci ou cela, donc c'est vrai, donc c'est bien, donc c'est démocratique. Alors que la démocratie, c'est l'intelligence pour tous et non pas la bêtise pour tous."
Le pouvoir politique essaie-t-il de nous abrutir ? "Nous avons affaire, non pas à une volonté délibérée de la part d'un pouvoir d'abrutir le monde, nous avons affaire à un opportunisme qui essaie de ratisser large et de glaner tout ce qu’il peut glaner dans les mécontentements, dans les révoltes, dans les frustrations, dans le malheur des hommes… Et finalement, qui agrège tout ça pour en faire l'idéologie dans laquelle on est. Et donc, petit à petit, cet opportunisme parvient à rassembler un ensemble de contenus idéologiques et sociaux qui viennent de tous les horizons. » Ont-ils aujourd’hui la mainmise intellectuelle, le monopole de la pensée ? « Oui et non. Oui, actuellement. Pourquoi? Parce que dans le champ politique, culturel, artistique, philosophique, on s'aperçoit qu'il y a l’idéologie qui a le droit de penser et qui a pignon sur rue. Et puis le reste, on n'en entend plus parler. Par exemple, sauf erreur de ma part, en sociologie actuellement, toutes les thèses de sociologie obligatoirement portent sur la théorie du genre. Donc on ne peut plus parler d'autre chose", a répondu Bertrand Vergely.
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