Boualem Sansal continue de diviser nos partis politiques. La commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale a adopté une proposition de résolution européenne, appelant à la libération immédiate et inconditionnelle de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal. Incarcéré arbitrairement en Algérie, et malade d’un cancer, cet écrivain n’a visiblement pas ému la gauche française qui s’est abstenue…
Boualem Sansal : les signaux contradictoires de la France
"Cette résolution aurait dû être votée à l’unanimité en réalité. Et c’est un vrai problème que les partis de gauche se soient abstenus, et que certaines personnalités aient été absentes. Car la commission des Affaires étrangères envoie un message à l’Algérie et au Parlement européen » explique l’ancien ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt. Cette résolution a été adoptée, et doit désormais passer en séance plénière. « Là aussi on verra ce que font les partis de gauche" ajoute Xavier Driencourt.
"Pendant plusieurs semaines, depuis l’arrestation de Boualem Sansal, nous avons envoyé des signaux contradictoires. D’un côté nous n’avons pas réagi à son arrestation. Il a fallu attendre trois semaines pour que la ministre de la Culture réagisse. Le président de la République a ensuite évoqué le déshonneur de l’Algérie. Et puis il y a eu ensuite les affaires d’expulsion des soi-disant influenceurs. Et en même temps nous avons provoqué l’Algérie en envoyant Rachida Dati et Gérard Larcher au Sahara, un chiffon rouge pour les Algériens" estime l’ancien diplomate.
Le double aveuglement de la France
"Nous sommes très timorés face à l’Algérie. On surestime la diaspora algérienne de France qui ne connaît absolument pas Boualem Sansal. Cette affaire montre notre double aveuglement. Nous envoyons des messages contradictoires à l’Algérie. Et comme l’Algérie nous connaît mieux que nous ne la connaissons, elle joue là-dessus" lance encore Xavier Driencourt.
"En Algérie, tout est politique. Le président algérien fait preuve d’une parfaite mauvaise foi, et d’une parfaite bonne conscience" conclut Xavier Driencourt, évoquant la dernière interview du président algérien dans le quotidien français L’Opinion. Une situation complexe entre les deux pays, depuis des années, pour laquelle nos politiques ne semblent définitivement pas vouloir d’amélioration. "La France semble montrer qu'elle ne sait pas ce qu'elle veut, alors que l'Algérie sait ce qu'elle veut".
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