Christophe Dubois publie un nouveau livre, coécrit avec Marie-Christine Tabet : Sexus Diabolicus (Éditions Albin Michel).
Christophe Dubois : "Il y a un constat de dysfonctionnement, notamment en matière judiciaire"
Selon Christophe Dubois, le mouvement féministe s’est radicalisé. "Chez certaines féministes, la guerre est déclarée. J’ai assisté à une remise des 'prix du sexisme' à des ministres français, organisée par un collectif féministe. Et ça s’est terminé sur cette phrase : nous sommes en guerre. Comme dans toutes les révolutions et dans toutes les guerres, ont considère qu’il va y avoir des dégâts collatéraux. Et c’est ce qui est gênant dans ce mouvement. Ce mouvement est violent… Il y a un constat de dysfonctionnement, notamment en matière judiciaire. On sait qu’aujourd’hui, moins de 1% des viols sont réellement condamnés. On sait par les sondages qui ont été faits qu’1 collaboratrice sur 5 de député ou de sénateur dit avoir été victime d’agression sexuelle. Des chiffres qu’on n’avait pas il y a 15 ans."
💬"Aujourd'hui, moins de 1% des viols sont réellement condamnés. On sait, par des sondages, qu'une collaboratrice de député ou de sénateur sur cinq dit avoir été victime d'agressions sexuelles."
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Comme l’explique Christophe Dubois, ces féministes ont intériorisé les codes des réseaux sociaux et s’en servent à leur avantage. "Elles maîtrisent les réseaux sociaux à merveille. Elles sont jeunes (entre 20 et 40 ans), elles utilisent ce qu’on appelle le tweet bombing, qui consiste à envoyer un premier tweet et de le relayer les unes les autres, afin que ça produise un effet de masse. Et c’est là qu’il y a un danger : un tweet relayé mille ou dix mille fois peut créer une impression de vérité. Mais ce n’est pas une vérité. C’est là qu’il y a un nécessaire contrôle."
"Le leitmotiv de Gérald Darmanin était : 'une info, un apéro'"
Ces dernières années il y a eu plusieurs affaires marquantes impliquant des hommes politiques. Quel est le point commun entre elles ? "Beaucoup de ces affaires sortent au moment où ces hommes politiques accèdent à un niveau de pouvoir important. Cela a été le cas pour Gérald Darmanin, Damien Abbad et Nicolas Hulot. Ces femmes ne supportent pas l’idée que ces hommes puissent gravir les échelons politiques, considérant que leur mal qu’il leur ont fait, avec leur sentiment de toute-puissance, ils puissent le refaire à d’autres. Gérald Darmanin, quand l’affaire est sortie, a été malmené pendant ses déplacements. Il y a eu des banderoles, il est humilié en public, ses conseils m’ont dit qu’il en était profondément blessé. Au sein même de son parti il y a eu des relais au sujet de son problème avec les femmes, qui ne date pas d’aujourd’hui. En 2015 il y a eu une tribune signée par 40 journalistes, dans laquelle il est cité, pour avoir eu des comportements qui ont gêné des journalistes femmes. Certaines racontaient que son leitmotiv était 'une info, un apéro'. On raconte que même les renseignements territoriaux ont, à un moment, été partie prenante parce que Gérald Darmanin s’inquiétait d’une éventuelle manifestation de type Femen lors de son remariage à Tourcoing", a raconté Christophe Dubois.
💬"Ce qui n'était pas dit il y a 15 ans est dit aujourd'hui. À notre époque, on ne parle plus de sexe et de politique mais de sexisme et de politique."
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Toujours est-il que, selon Christophe Dubois, en parler est devenu plus difficile. "Il est devenu beaucoup plus compliqué d’interroger les hommes politiques sur ce sujet. Il y a 15 ans j’étais étonné de la facilité avec laquelle les hommes politiques s’exprimaient sur le sujet du sexe et de la politique. Il y avait même un côté donjuanesque, romanesque dans le fait de parler des relations entre les hommes politiques et les femmes. On voit bien que le logiciel a changé. Aujourd’hui on sent que c’est une conversation beaucoup plus inconfortable qu’il y a 15 ans. On voit bien qu’il y a une crispation sur le sujet, qui n’existait pas avant."
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