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Cinéma : "c’est un monde gavé de privilèges" estime Laurent Firode

Réalisateur de films, de téléfilms, et de documentaires pour la télévision, Laurent Firode a choisi de faire du cinéma, pour le moins à la marge. Il est l’auteur, récent, avec Bruno Lafourcade, d’un livre intitulé Main basse sur le cinématographe, publié aux éditions La mouette de Minerve.

Laurent Firode, sur le cinéma, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.
Laurent Firode, sur le cinéma, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Le cinéma, ou la fabrique du financement

Le cinéma c’est un art. C’est aussi une industrie. Dans son dernier livre, le réalisateur Laurent Firode revient sur la fabrique du cinéma. Et notamment sur les subventions publiques. Aujourd’hui, quand un producteur sort un film au cinéma, sans le moindre spectateur, il arrive tout de même à se faire de l’argent. "C’est vrai car il n’a pas misé un euro de sa poche. Il y a les subventions du CNC, de régions, de territoires, les obligations d’investissement des chaînes TV. Il y a l’argent des distributeurs. Au final, le producteur a besoin d’un carnet d’adresse important, d’avoir le bras très long, de connaître les bonnes personnes qui vont lui donner l’argent. Et tout le monde sera très bien payé" explique-t-il sur Sud Radio.

"Il faut avoir les réseaux et les connaissances. C’est ce qu’on appelle l’exception culturelle française. Nous avons beaucoup de lois qui contraignent des groupes à financer le cinéma français" ajoute le réalisateur. Une exception culturelle qui pousse le cinéma français à croire qu’il n’y a que lui en Europe. Ce qui est faux, argumente Laurent Firode, qui rappelle que de nombreux films sortent dans d’autres pays européens. Des films subventionnés différemment. "Le cinéma s’en sort" estime-t-il.

Un univers réactionnaire

"Le monde du cinéma est un monde très réactionnaire. Il est gavé de privilèges, et il n’a aucun intérêt à ce que ça bouge. Ceux qui accordent les subventions font aussi partie du cinéma. Ce sont bien souvent des retours d’ascenseur. À cause de cette exception culturelle, il y a un gros gâteau destiné au cinéma. Autour, il y a une myriade de gens qui essaient de récupérer des miettes" précise celui qui a réalisé un long métrage avec un budget de… 500 euros !

Aujourd’hui, officiellement, plus de 200 films français sortent chaque année. "Le CNC accorde l’agrément à un film si ce film a respecté le code du travail du cinéma pour toute l’équipe technique" lance Laurent Firode. A côté, on retrouve des films "sans papiers". Sans doute autant que le nombre de films agréés, conclut le réalisateur, qui rappelle que pour certains, ont été mis des deniers personnels à hauteur de plusieurs dizaines de milliers d’euros. Des réalisateurs qui se sont heurtés, "aux murs du système".

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff du lundi au jeudi  à 13h dans Bercoff dans tous ses états Sud Radio.
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