La France est devenue persona non grata en Afrique. Le résultat pour Ferhat Mehenni, de signes avant-coureurs qui remontent à 2013. Décryptage d’une situation particulièrement tendue.
La colonisation, pierre angulaire de la mondialisation
La France a-t-elle définitivement perdu l’Afrique ? Ces dernières semaines, plusieurs États africains ont sommé la France de quitter les lieux, notamment en ce qui concerne la présence militaire sur place. "Ce n’est que le résultat de signes avant-coureurs qui remontent à 2013. La décolonisation a été mal fagotée. Personnellement, je vois la colonisation comme étant la pierre angulaire de la mondialisation" explique Ferhat Mehenni, président du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) et du gouvernement kabyle en exil (Anavad).
"La colonisation a été impulsée par le développement de la machine à vapeur, du textile et autres, qui appelait une extension des pays par la voie des marchés. On a obtenu la colonisation, avec ses atrocités. En colonisant, on a imposé le mode de vie que l’on mène. En revanche, la décolonisation a été ratée. Les pays coloniaux se sont rendus compte qu’ils ne pouvaient pas gérer à partir de leurs sièges, l’ensemble de ces espaces. Elle a été mal faite, en fonction des intérêts à courte vue, du moment" ajoute-t-il.
Peut-on espérer une identité propre ?
"Le monde ne connaîtra de paix que le jour où tous les peuples auront leur État et leur foyer national. Tant qu’il y a des peuples opprimés, réprimés, il y aura de la résistance et de l’instabilité dans ces pays-là. Je plaide pour que l’on arrive sans violence vers des systèmes sans violence. En attendant, ces peuples sont happés par des idéologies religieuses et violentes qui sont condamnables" lance encore Ferhat Mehenni.
"Il y a des nécessités que l’histoire impose pour l’accession d’un peuple à son indépendance. Bien sûr, il n’y a pas toujours des gentlemen en face. Ce sont souvent, comme en Algérie, des militaires qui ne comprennent que le rapport de force. Ils ont mis tous les moyens pour que nous devenions terroristes. Ils nous ont provoqués. Pour que nous prenions les armes" conclut-il.
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