La Russie doit-elle perdre la guerre engagée contre l’Ukraine ? Est-elle vraiment le grand méchant que l’on veut nous faire croire ? Pour prendre un peu de hauteur sur la question, André Bercoff reçoit Jean-Robet Raviot, professeur en études russes à l’université Paris-Nanterre et auteur de Russie, le logiciel impérial aux Éditions de l’Artilleur.
Moscou, centre de la dynamique politique de la Russie
Depuis des siècles, explique Jean-Robert Raviot, c’est une dynamique moscopolite qui dirige la Russie. De quoi s’agit-il ? "Le moscopolitisme est une notion un peu ésotérique, mais je m’efforce de la rendre très claire. Pour bien comprendre la Fédération de Russie aujourd’hui, il faut comprendre qu’elle est l’héritière de l’URSS dont elle est un Etat successeur. Mais également en rupture avec cette URSS. Cette URSS est née sur les décombres d’un Empire de Russie, en 1917. Pour bien comprendre la dynamique politique contemporaine de la Russie, il faut absolument remonter aux origines" lance-t-il sur Sud Radio.
"Je place ces origines dans un État qui s’est formé au XVème siècle, qui s’appelait la Grande Principauté de Moscou. Moscou est véritablement le centre de cette dynamique politique. La dynamique moscopolitique c’est une dynamique de rassemblement de territoires sous la souveraineté de Moscou" ajoute ce spécialiste de la Russie, auteur de Russie, le logiciel impérial aux Éditions de l’Artilleur.
Comment comprendre l’obsession russe pour la souveraineté
"La Russie est un État qui s’est formé par une expansion territoriale. Elle est devenue un État continental et multi-ethnique. L’État est à la fois un atout et beaucoup de faiblesses. Car il faut maintenir l’unité et la souveraineté sur tout le territoire. Cela a été un défi pour la Russie. C’est l’État qui maintient cette unité. La dynamique moscopolite n’est pas une dynamique de domination absolue, mais qui vise à mettre Moscou toujours au centre, pour maintenir l’intégrité de l’État" précise Jean-Robert Raviot.
"Le patriotisme d’État russe, c’est l’ensemble des idées qui sont mises en oeuvre par le pouvoir pour favoriser l’unité entre le peuple et les dirigeants. Ce qui ne va pas de soi car la Russie est un pays très inégalitaire. Mais ce patriotisme d’État est très vivant, et il a une success story : celle de la victoire de 1945. C’est presque une religion que l’on cherche à renouveler. Et c’est un socle très solide" conclut-il sur Sud Radio.
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