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Daniel Sibony : "Quand les Palestiniens renonceront au jihad, il y aura la paix"

Par Jean-Baptiste Giraud

Pourquoi le conflit entre les Palestiniens et Israël est-il si compliqué à résoudre ? André Bercoff en parle sur Sud Radio avec Daniel Sibony, psychanalyste et auteur de Les non-dits d'un conflit. Le Proche Orient après le 7 octobre (Éditions Intervalles).

Daniel Sibony
Daniel Sibony

Pourquoi l’Iran est-il un allié du Hamas ?

Daniel Sibony : "Je doute que la cause palestinienne aboutisse précisément parce qu’elle est sacrée"

"Parce que l’Iran veut être le champion de la cause islamique planétaire. L’Iran s’est donc entouré de proxys pour se protéger, car il n’est pas assez puissant en réalité. Et aussi pour encercler Israël. Mais il a proclamé que son but était la destruction d’Israël, c’est-à-dire la libération de cette terre islamique des étrangers. Mais imaginons qu’Israël cesse de se défendre et de riposter. Dans ce cas-là, le Hezbollah pousserait davantage ses pions, rendrait la terre d’Israël inhabitable sur toute son étendue. Donc, c’est vraiment une question d’existence pour Israël. Pour Israël, c’est : ‘vous préférez rester vivants plutôt de mourir à la place de quelqu’un d’autre’", a expliqué Daniel Sibony.

Pourquoi la cause palestinienne n‘a-t-elle pas de chances de réussir ? "L’arme du mouvement palestinien, l’arme du peuple palestinien est trop forte pour réussir : c’est le jihad. Le but du jihad, c’est l’élimination des juifs là-bas. C’est beaucoup trop fort, la barre est trop haute. Le résultat est que la cause palestinienne a été sacralisée, je doute qu’elle aboutisse précisément parce qu’elle est sacrée. C’est-à-dire que pour la masse des fidèles, c’est une cause sacrée qu’on ne peut pas brader en lui donnant juste un petit bout : il faut qu’elle aboutisse à sa pleine réalisation", a répondu Daniel Sibony.

"L'enjeu n’est pas simplement de donner une terre aux Palestiniens"

Comment mettre fin à cette guerre au Proche-Orient ? "Si seulement il y avait avec qui négocier ! Au nord, par exemple (je parle du Liban), avec qui Israël pourrait négocier à Gaza. Les Américains, qui essaient de retenir des quatre fers Israël, ont convenu que pour les négociations sur les otages, le Hamas mettait des conditions de plus en plus difficiles. Donc, je suis désolé : j’aime la paix, je la souhaite.

Dans mon premier livre sur le Proche-Orient, qui s’intitule Psychanalyse d’un conflit, je dis qu’il y aura souvent la paix. Mais je crois, hélas, que ce sera très difficile d’arrêter cette guerre si des puissances importantes comme les États-Unis et l’Europe ne s’en mêlent pas et ne comprennent pas que l’enjeu n’est pas simplement de donner une terre aux Palestiniens. C’est leur donner une terre où il n’y a pas de jihad. Quand les Palestiniens renonceront au jihad, qui doit exterminer ou soumettre l’autre, là il y aura la paix. Mais je crois qu’on en a encore pour un moment parce que l’Iran ne veut pas, du jour au lendemain, décider qu’il renonce. Vous savez que sur la place de Palestine à Téhéran, il y a une horloge qui fait le décompte des minutes avant la destruction de l’État hébreu, qui est promise par les dirigeants iraniens pour 2040 ?", a déclaré Daniel Sibony.

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