"Je me place comme un scientifique qui joue son rôle de lanceur d’alerte, de fin d’alerte en l'occurrence juge François Gervais. Si on voulait décarboner la France, ça éviterait un horrible réchauffement de la planète d’un millième de degré, avec les chiffres du GIEC, d’ici 2050 ironise-t-il. Il y a l’aspect somme engagée. Mais il y a un autre aspect. Si on passait à ce qui ressemblerait au tout électrique, il y aurait un pillage des ressources minérales de la planète absolument considérable."
"Rappelons-nous la précédente guerre mondiale, que ce soit en Occident ou du côté du Japon, c’était pour avoir du pétrole. Les armées des deux belligérants avaient besoin de pétrole. Maintenant la guerre ce serait pour des ressources minérales, le lithium par exemple. Tout ce qui est nécessaire pour faire des batteries" juge le scientifique.
"Les importations de l’Europe vis-à-vis de la Russie, c’était 700 millions d’euros par jour"
"L’origine du problème vient principalement de l’Allemagne qui a toujours eu un poids dans l’Europe. L’Allemagne ne veut plus de nucléaire, elle s’est couverte d’éolienne pour faire de l’électricité. Le problème : en hiver, quand il n’y a pas de soleil et qu’il n’y a pas de vent, comment fait-on l’électricité ? demande François Gervais. Les éoliennes ne fonctionnent plus ou pas suffisamment pour assurer. Ils ont donc recours à des centrales au charbon ou, pire, à des centrales lignites et ils ont construit un certain nombre de centrales alimentées au gaz."
"Le gaz, ils le font venir de Russie. Là, on voit que l’effet pervers de la conséquence de cette implantation d’éoliennes, dès lors qu’on veut faire de l’électricité, est que le moment où on en a le plus besoin c’est en hiver. Et on est obligé d’importer du gaz. Les importations de l’Europe vis-à-vis de la Russie au début de la guerre en Ukraine, c’était 700 millions d’euros par jour. Ce qui a évidemment permis au président Poutine de financer sa guerre" explique-t-il.
100 mille milliards de dollars : c'est le budget pour décarboner la planète
"L’objectif de décarboner la planète a pour budget, c’est de l’ordre de cent mille milliards de dollars explique François Gervais. On peut se poser deux questions. Qui paie et à qui cela profite ? Ceux qui paient, il n’y a pas de surprise, ce sera nous. Soit nous en tant que contribuables, soit par la suite, nos enfants et nos petits-enfants pour éponger une dette qui est déjà abyssale."
"À qui cela profite ? C’est une vraie question, je n’ai pas de réponse précise à cette question là explique le scientifique. Quand on voit une somme qui représente la dette souveraine mondiale, c’est soixante mille milliards de dollars, donc on la multiplierait par trois ou quatre. Ce sont des sommes faramineuses et certains, apparemment, ne veulent pas passer à côté" déclare l’auteur de Impasses climatiques.
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