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Démocratie : pourquoi le peuple ne gouverne plus

Par Jean Baptiste Giraud

Accompagnée de l’historien Christophe Pébarthe, la philosophe Barbara Stiegler cherche, dans son dernier livre, à élaborer une histoire et une philosophie de la démocratie. Un retour aux origines de ce régime. Qui témoigne aussi des dangers qui guettent la démocratie.

Barbara Stiegler, invitée d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.
Barbara Stiegler, invitée d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Qu’est-ce que la démocratie, à l’origine ? Où puiser les racines de ce régime ? Dans son dernier livre, la philosophe Barbara Stiegler revient aux origines de la démocratie. L’occasion de pointer du doigt les dangers qui guettent notre régime politique.

"Le seul souverain, c’est le peuple"

Revenons aux fondamentaux. "Nous n’avons pas le choix entre la démocratie ou la dictature. Il y a tout une série de régimes qui ne sont pas démocratiques, où le peuple ne gouverne pas. Et qui pour autant ne sont pas des dictatures. Exemple, la monarchie constitutionnelle" explique Barbara Stiegler sur Sud Radio. Néanmoins, certaines démocraties ont perdu de leur saveur. Comme la France.

"De ce point de vue là, on n'est pas très éloigné de ce fonctionnement là. Cela se drape du terme de démocratie. Mais les fonctionnements ressemblent beaucoup plus où un seul ou quelques-uns concentrent le pouvoir dans leurs mains" ajoute la philosophe. "La démocratie c’est un régime dans lequel le peuple gouverne effectivement. Celui qui a le pouvoir, le seul souverain, c’est le peuple. C’est une expérience politique extraordinaire. Nous pensons que c’est possible, et que c’est attesté historiquement" lance-t-elle sur Sud Radio.

"On confond la démocratie et le vote"

Dans ce système édulcoré de la démocratie, on confond tout, estime Barbara Stiegler. "On confond la démocratie et le vote. On confond le vote et les élections. Et à la fin, on confond la démocratie avec un régime dans lequel ce seraient des élus considérés comme meilleurs que nous, qui gouverneraient" analyse la philosophe. La démocratie représentative en somme. Une pratique politique qui remonte à la réaction face à la poussée démocratique de la seconde moitié du XVIIIème siècle.

À cette époque, le peuple prend beaucoup de place. Il doit en avoir une, mais les théoriciens du gouvernement représentatif veulent la limiter. "Ils vont considérer qu’il y a des élus, qui constituent une nouvelle aristocratie, qui n’est pas fondée sur la naissance mais sur la compétence. Le peuple va donc contrôler qu’il s’agit des bons aristocrates. Et parce que ces élus sont compétents, ils savent ce qu’est l’intérêt général du peuple" conclut-elle. De quoi comprendre où l’on en est aujourd’hui…

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