Le dialogue social en France est-il à l’arrêt forcé ? Pour en parler, Philippe David donne la parole à un ancien chef d’entreprise, et à un syndicaliste, qui livrent leurs regards conjoints dans un livre étonnant, et très humain.
Un livre pour convaincre patrons et syndicalistes réfractaires au dialogue
Dialogue social ou dialogue de sourds ? C’est la première fois qu’un ancien patron, parti à la retraite depuis peu, et un syndicaliste, écrivent un livre ensemble. "On s’est connu car on a utilisé le dialogue social ensemble, pendant plusieurs années. Lorsqu’Alain Condaminas est parti à la retraite, on s’est dit : pourquoi ne pas écrire un livre ensemble ? Je me suis servi de ce livre pour aller à la rencontre de patrons qui n’appliquent pas le dialogue social" explique Frédéric Guyonnet, président National du Syndicat National de la Banque (SNB/CFE-CGC).
"Ce qui prouve qu’un syndicaliste peut avoir de bonnes idées. Il fallait convaincre des patrons. Le dialogue social en France n’est pas très épais, bien mal en point. J’ai accepté d’écrire ce livre avec Frédéric Guyonnet car il existe des syndicalistes qui ne veulent pas entendre parler de dialogue social. Si on pouvait conjointement aider tout le monde, ce serait une bonne chose" ajoute Alain Condaminas, ancien CEO Banque Populaire Occitane.
Dialogue social : une affaire de relations humaines
Ce dernier rappelle qu’à l’heure actuelle, il s'agit du seul moyen de faire fonctionner les entreprises le plus logiquement possible, vers la performance. "Etre au service des salariés, c’est prévenir au maximum le risque de conflit social. C’est cela le dialogue social" lance-t-il. Côté syndicaliste, Frédéric Guyonnet explique qu’aujourd’hui, "certains deviennent syndicalistes car ils ont une revanche à prendre sur l’entreprise. Moi j’avais envie de participer à ce qui se passe derrière le décor, et participer à la vie de l’entreprise".
"Toute négociation est affaire de relations humaines. Si peu à peu, par loyauté, un certain niveau de confiance peut s’établir, c’est une excellente chose ! Cela prend du temps, cela prend de l’énergie. Mais la confiance, qui s’établit pas à pas, peut s’envoler au galop" précise Alain Condaminas. "Un patron reste un être humain, qui vit avec ses sentiments et ses émotions" conclut l’ancien chef d’entreprise. Tous humains finalement…
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