Par son élection, une fois encore, Donald Trump a bouleversé nombre de codes établis. Qu’en est-il au sein de la société américaine ? Peut on comparer ça avec le césarisme ?
Le césarisme, le retour aux origines face à l’establishment
"Le césarisme, on pourrait définir ça comme le pouvoir d’un seul qui s’appuie sur le peuple. Mais historiquement, c’est que dans la construction romaine, c’est la remise en cause d’un régime devenu oligarchique. Et le César, dans ce moment-là, il prend le pouvoir à cette oligarchie, il est souvent un oligarque lui-même. C’est le moment où la civilisation va chercher à reprendre le bénéfice de l’empire pour elle-même, en l’arrachant aux oligarques " explique Philippe Fabry sur Sud Radio.
"On voit énormément de parallèles avec ce qui s’est passé aux Etats-Unis pendant tout le XXème siècle, la création de l’Etat américain moderne, ses grandes agences, ses oligarques, l’establishment. Avec Donald Trump et Elon Musk, on voit émerger des figures qui s’appuient sur le peuple, et qui ne veulent pas tant revenir sur l’idée de l’empire américain que sur le fait que ce serait uniquement l’establishment qui profiterait des fruits de cet empire" ajoute-t-il.
Donald Trump s’inspire-t-il de notre Ancien Régime ?
"Les Etats-Unis en sont au stade où nous étions en France au XVIIème siècle. Juste au début du règne de Louis XIII. Quand les USA naissent, ils ont un pouvoir central quasiment inexistant. Au XIXème siècle, vous avez un mouvement de conquête du territoire actuel. A partir du début du XXème siècle, vous avez l’apparition du couple imposition permanente et armée. Aujourd’hui, on entre dans la dernière étape, qui se fait sous contrôle autoritaire, pour trouver les frontières définitives et naturelles du pays. C’est ce que fait Donald Trump aujourd’hui" lance l’historien.
Donald Trump, un nouveau César ? "Dans l’économie américaine, Musk, Bezos et Zuckerberg sont des nouveaux venus. Ce ne sont pas des membres de l’oligarchie traditionnelle. Ce sont des petits nouveaux. Et à partir du moment où Trump est perçu comme une force contre révolutionnaire sur l’establishment, ce ne sont pas ceux qui ont le plus à craindre. Ils ont acheté leur place" conclut Philippe Fabry.
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