De nombreux élèves ont repris le chemin de l’école depuis une semaine. Une rentrée scolaire qui s’est faite dans un contexte de véritable pénurie d’enseignants. L’Éducation nationale va-t-elle si mal ? Pourquoi le métier d’enseignant ne motive plus ?
Rentrée scolaire : "Du grand n’importe quoi"
Pour Maxime Reppert, cette rentrée scolaire s’apparente à un véritable bricolage. "L’objectif, c’était de mettre des adultes face aux élèves à la rentrée en méprisant totalement l’accompagnement des collègues contractuels qui étaient recrutés. Quatre jours pour devenir enseignant, je suis désolé, mais c’est du grand n’importe quoi", explique le secrétaire général du SNALC - Syndicat National des Collèges et des Lycées, qui précise que "pour servir des hamburgers au McDo, il faut cinq jours de formation"…
Or, ce dernier rappelle pourtant que le problème d’effectifs au sein de l’Éducation nationale n'est pas récent. "Les syndicats ont alerté l’an dernier le ministère, mais aussi durant la crise Covid sur le manque d’anticipation et la perte d’attractivité constante du métier. En l’espace de 20 ans, on est passé de 50.000 candidats au Capes à 20.000. Soit une diminution de 60%", lance-t-il sur Sud Radio. "Comment voulez-vous rendre le métier attractif quand on voit les conditions dans lesquelles nous évoluons ?"
Éducation nationale : "Qui veut-on mettre devant les élèves ?"
Pour le professeur René Chiche, le problème du recrutement au sein de l’enseignement ne concerne pas que la France. "Cela touche tous les pays de l’OCDE. Ce qui veut dire qu’il y a un problème de fond. Tant que ce problème de fond ne sera pas posé clairement, on n’a aucune chance de le résoudre", précise le vice-président du syndicat Action et démocratie CFE-CGC, qui estime que "le vrai ministre de l’Éducation nationale se trouve à l’Élysée". "Or, celui qui est à l’Élysée dit absolument tout et son contraire".
S’agissant de la formation des enseignants, René Chiche est ulcéré. "Le président de la République a expliqué, devant un parterre de recteurs qui n’ont absolument pas réagi, que désormais, il faudrait concevoir des formations d’enseignants à partir du bac", explique-t-il sur Sud Radio. Avant de poser la question suivante : "Mais qui veut-on mettre devant les élèves ?" Vous avez quatre heures…
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