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Elsa Ruillère : "On attend de voir le décret de réintégration des soignants"

Par Jean Baptiste Giraud

Elsa Ruillère, élue à la commission exécutive fédérale CGT Santé, était l'invitée de "Bercoff dans tous ses états" le 31 mars 2023 sur Sud Radio.

Elsa Ruillère
Elsa Ruillère, invitée d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Elsa Ruillère est par ailleurs auteure du livre Paroles de soignants suspendus (Éditions Guy Trédaniel).

Elsa Ruillère : "Il va falloir qu’on récupère nos trimestres"

Que lui inspire l’annonce de la réintégration des soignants non vaccinés ? "Ça m’inspire un peu de méfiance. Ça reste du bon sens tardif, mais du bon sens. Après, tant qu’on n’a pas abrogé l’obligation vaccinale, ça reste un problème. Réintégrer est une chose certes, mais ça ne suffira pas. Les conditions de réintégration me paraissent légères dans le sens où il va falloir qu’on récupère nos trimestres. On demande aussi une compensation financière : il y a un préjudice qui a été subi, et qui n’est pas des moindres. Il faut en tenir compte.


Et puis, le fait que le gouvernement ne suspende pas le décret du 30 juillet 2021 sur l’obligation vaccinale constitue une porte ouverte à une future suspension éventuelle. Et chez les soignants, on est devenus plus que méfiants maintenant, après trois ans de maltraitance. Nous sommes dans l’attente de voir comment va être établi ce décret de réintégration. Quel va être le comportement des directeurs d’établissement et des cadres. Ça n’a pas été simple lorsqu’on présentait des certificats de rétablissement pour être réintégrés. Va-t-on nous enlever cette étiquette de complotistes et antivax ? En somme, c’est un bon pas en avant. Mais il faut qu’on garde le pied bien posé dans cette porte entrouverte", a déclaré Elsa Ruillère.

"Je me demande si, dans les établissements, la tolérance aura sa place"

Qu’est-ce qui a pu pousser le gouvernement à faire ce choix de la réintégration, selon Elsa Ruillère ? "Le 4 mars 2023, on a fait une demande d’abrogation du décret du 30 juillet 2021. Monsieur Braun doit nous répondre avant le 4 mai 2023. Peut-être que ça vient de là. En plus, avec 35 autres collectifs, dont trois syndicats, nous avons saisi le Comité Consultatif National d'Éthique. Est-ce qu’ils ont trop de pression maintenant, qu’ils n’arrivent pas à justifier cette obligation vaccinale comme ils le faisaient jusqu’à maintenant, même de manière absurde ?


La vie d’un soignant suspendu va être compliquée. Il faut savoir qu’ils sont au plus bas, qu’on les a malmenés jusqu’au bout, qu’on continue à les malmener en leur refusant les ruptures conventionnelles sous prétexte qu’ils constituent un personnel indispensable. Aujourd’hui on va les réintégrer. Je me demande si, dans les établissements, la tolérance aura sa place. En tout cas on le demande en ce qui concerne la réintégration.

On a commencé à mettre en place des stages pour les aider à rebondir, à retourner dans le positif et avoir envie d’avancer, ne serait-ce que dans leur vie personnelle. Rappelons qu’il y a eu un nombre important de suicides. Et il ne faut pas oublier qu’il y a des gens qui vont y retourner non pas parce qu’ils ont envie mais parce qu’ils n’ont pas le choix. En plus, on sera obligés d’y retourner, sinon on va nous mettre en faute. Maintenant la place sera à un futur autre chantage", a poursuivi Elsa Ruillère.


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