Karim Mohamed-Aggad, 34 ans, est le frère de Foued Mohamed-Aggad, l'un des tueurs du Bataclan, mort lors de l'attentat du 13 novembre 2015 à Paris. L'homme, fiché S, est assigné à résidence en attendant son expulsion du territoire dans une petite commune de Haute-Saône, où habite Emeric Salmon justement.
Emeric Salmon : "Karim Mohamed-Aggad pointe trois fois par jour à la gendarmerie"
"J'habite à Lure, charmante ville de 7.500 habitants. Ma permanence parlementaire est à Lure. Et vendredi dernier, j'ai eu la visite d'une commerçante qui venait s'inquiéter auprès de moi de la présence d'un personnage qui fréquentait la grande surface de la ville et qui avait parfois des comportements étranges. Les quelques salariés de cette grande surface ont fait des petites recherches sur Internet pour essayer de trouver qui était cette personne, ils ont récupéré son nom assez facilement, ils ont découvert que c'était le frère d'un des terroristes du Bataclan. Je n'étais pas du tout au courant, je l'ai appris vendredi dernier, quand j'ai reçu cette personne à ma permanence.
J'ai donc questionné la gendarmerie, parce que j'ai appris qu'il pointait trois fois par jour à la gendarmerie. J'ai appelé la préfecture pour en savoir un petit peu plus. Le préfet m'a expliqué qu'effectivement il était logé dans un hôtel à Lure, donc aux frais du contribuable, ça coûte 90 euros par jour, petit déjeuner compris. Il n'est pas nourri, il se rend donc souvent dans ce supermarché, il doit lui-même comparer les prix pour acheter au plus juste. La réponse m'a paru un peu légère", a raconté Emeric Salmon.
"Karim Mohamed-Aggad est dans une situation que le ministre de l'Intérieur dit inextricable"
Pourquoi Karim Mohamed-Aggad n’est-il pas expulsé vers le Maroc ? "J'ai pu questionner le ministre de l'Intérieur mardi lors des Questions au gouvernement à l'Assemblée, où j'ai rappelé le curriculum vitae de cet individu. Il avait fait un séjour en Syrie, il a été condamné à neuf ans de prison en 2016, libéré en 2022. Sa mère, qui est Marocaine, a elle-même été expulsée, car quand ses deux enfants étaient en Syrie, elle leur avait envoyé de l'argent, 13.000 euros, pour qu'ils puissent subvenir à leurs besoins en Syrie, j'imagine.
Aujourd'hui il est dans une situation que le ministre de l'Intérieur dit inextricable. À la sortie de sa deuxième peine de prison, il a été déchu de sa nationalité parce qu'il l'avait obtenue à l'âge de 13 ans. Il a été placé en centre de rétention administrative. Mais la durée de détention dans un centre de rétention administrative est limitée, il a donc été relâché. Lui-même a exprimé le souhait de partir au Maroc, mais le Maroc ne veut pas de lui", a fait savoir Emeric Salmon.
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