Comme l'explique Emmanuel Razavi, le régime iranien vascille.
Emmanuel Razavi : "On est dans le pragmatisme mafieux contre les idéologues"
"71% des Iraniens sont aujourd’hui contre le régime. Ce chiffre émane des services de sécurité, de la milice civile. D’ailleurs, quand c’est sorti l’année dernière, le régime était très embêté que ça ait atterri entre les mains des journalistes. Ensuite, tant l’Arabie saoudite que les Émirats arabes unis attendent que le régime iranien tombe. Ils ne le disent pas officiellement évidemment. Ils craignent cette instabilité croissante qu’impose l’Iran à la région du Golfe persique", a répondu Emmanuel Razavi.
"Le régime est en train de s’asphyxier. Les fractures sont importantes entre les conservateurs, qui veulent porter la guerre contre Israël et l’Occident. Ils pensent que l’heure du jihad est arrivée. Et puis il y en a qui sont plus pragmatiques, à savoir les réformateurs : ces derniers considèrent que c’est mauvais pour leurs affaires, pour la simple et bonne raison qu’ils tiennent tout le trafic de drogue, dont je parle longuement dans mon enquête. Donc, ils préfèrent trouver des solutions d’apaisement pour pouvoir garder la main sur le trésor. On est dans le pragmatisme mafieux contre les idéologues", a poursuivi Emmanuel Razavi.
"Israël a 3.000 cibles potentielles à l’intérieur de l’Iran"
Va-t-on vers quelque chose de plus global ? "On n’a jamais été aussi près. Ensuite, il y a des considérations pratiques, pour ainsi dire. Quelle est la puissance militaire de l’Iran ? L’Iran n’a pas la puissance de feu pour faire face à Israël et son allié américain. En revanche, la force de l’Iran, c’est ses missiles", a fait savoir Emmanuel Razavi.
Emmanuel Razavi a tenu à expliquer que le Hezbollah n’est pas un proxy comme les autres de l’Iran. "Le Hezbollah a été créé en 1982 par Ali Akbar Mohtashamipur, un ami proche de Khomeini. L’idée est de créer une réplique des Gardiens de la révolution iraniens au sud-Liban. Jeune journaliste, j’allais dans les villages du sud-Liban, j’entendais parler le persan. C’étaient les Gardiens de la révolution tout simplement."
L’affrontement entre Israël et l’Iran peut-il encore être freiné ? "J’ai le sentiment que le contexte a beaucoup évolué ces dernières semaines et qu’il sera très difficile de faire pression sur Israël. Israël a 3.000 cibles potentielles à l’intérieur de l’Iran. Je crois qu’Israël a compris le problème : aujourd’hui, il joue sa survie, et le nœud du problème est en Iran", a répondu Emmanuel Razavi.
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