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Enfant transgenre : "On passe d'une personne saine à un patient à vie"

Caroline Eliacheff, philosophe, co-auteure avec Céline Masson de “La fabrique de l’enfant transgenre” aux éditions de l’Observatoire, était l'invitée de “Bercoff dans tous ses états".

Enfant transgenre
Caroline Eliacheff, invitée d'André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états" sur Sud Radio.

De plus en plus de mineurs changent de sexe. Pour Caroline Eliacheff, "ce phénomène se traduit par le fait qu'un enfant ou un adolescent exprime un ressenti". "Un garçon ou une fille qui exprime, dans le courant de son développement, l’idée qu’il aimerait être d’un sexe différent, ça je dois dire que c’est assez courant, ça a toujours existé", explique la co-auteure avec Céline Masson de La fabrique de l’enfant transgenre. "Là, il s’agit d’un ressenti", explique-t-elle. "Des enfants ou adolescents qui disent : ‘Je ne suis pas né dans le bon corps’".

"Il y a une explosion de personnes encore une fois mineures qui manifestent cette sorte de discordance. Cette problématique a commencé aux États-Unis, en Angleterre et dans les pays nordiques, il y a une quinzaine d’années", raconte Caroline Eliacheff. "Ce sont les Pays-Bas qui ont mis en place une façon de les traiter qui a été répandue dans tous les pays qui voulaient bien l’accepter. En France, ce phénomène arrive avec un peu de retard. Mais il est maintenant présent dans toutes les villes de France. Il y a 4 services dédiés à l’accueil de ces jeunes à Paris et il y en a à peu près dans toutes les grandes villes de France. On voit que ce n’est pas souterrain".

 

Enfant transgenre : "Il n'y a pas de retour en arrière possible"

"Encore une fois, ces adolescents, et ces enfants, ont le droit d’exprimer ce qu’ils veulent", juge Caroline Eliacheff. "Le problème, c’est la réponse qui leur est apportée. Cette réponse est sociale et elle est médicale. Je vais commencer par la réponse médicale. Il y a un certain nombre de services qui se disent trans-affirmatifs. Ils admettent que puisqu’un enfant ressent qu’il veut être un garçon ou une fille alors qu’il ne l’est pas, il faut l’accompagner, adhérer à ce désir et entamer avec lui un traitement médical (bloqueur de puberté, hormones,...)". Pour elle, "on passe beaucoup trop rapidement à un traitement médical".

"Il n’y a pas de preuve scientifique de son inoffensivité, loin de là, les effets secondaires sont bien connus. On engage quelqu’un de très jeune d’une personne saine à un patient à vie", juge Caroline Eliacheff. "Il n’y a pas de retour en arrière possible. Ces jeunes, qui sont de plus en plus nombreux, peuvent arrêter les traitements mais il n’empêche que de prendre à 12 ans pendant deux ans des bloqueurs de puberté, ce n’est pas anodin. Quant aux hormones antagonistes, il y a des effets éventuellement réversibles. D’autres sont carrément irréversibles, en particulier le fait d’être stérile par exemple, ce qui n’est quand même pas rien".

 

"En France, il faut l'autorisation des parents avant de donner un traitement à des enfants"

"Les parents sont divisés", explique Caroline Eliacheff. "Certains parents se réunissent maintenant en associations. Il y a des associations dans le monde entier. Et il y a des associations en France qui sont absolument opposées au fait que l’on donne des traitements à leurs enfants. Heureusement, en France, il faut encore l’autorisation des parents avant de donner un traitement à des enfants".

"D’autres parents ont une position différente. Encore une fois, je n’ai personnellement aucune critique vis-à-vis de ces parents parce qu'ils sont dans des situations compliquées, ils font ce qu’ils peuvent. Il y a ceux qui résistent et qui sont extrêmement critiques par rapport aux réponses des médecins et d’autres qui agissent au nom du bien être de leur enfant. Cela peut éventuellement, je dis bien éventuellement, correspondre au désir qu’ils auraient d’avoir un enfant du sexe opposé. Mais cela n’est pas systématique".

 

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff chaque jour à 12h dans Bercoff dans tous ses états Sud Radio.

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