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Fabien Bouglé : "Il y a 20 ans, la France avait son indépendance énergétique"

Par Jean Baptiste Giraud

Fabien Bouglé, expert en politique énergétique et auteur de l’ouvrage "Nucléaire, les vérités cachées" (Éditions du Rocher), était l'invité de "Bercoff dans tous ses états" le 7 avril 2023 sur Sud Radio.

Fabien Bouglé
Fabien Bouglé, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Les députés Raphaël Schellenberger (Les Républicains) et Antoine Armand (Renaissance) ont présenté, le 6 avril 2023, les conclusions de la commission d'enquête sur la souveraineté énergétique de la France. Que faut-il retenir ? Explications avec Fabien Bouglé.

 

Fabien Bouglé : "Au travers des auditions ils ont mis en évidence ce que de nombreux experts avaient dit et redit"

"J’ai envie d’utiliser une expression shakespearienne : 'beaucoup de bruit pour rien'. En réalité j’ai suivi les travaux parlementaires de cette commission, j’ai écouté beaucoup des auditions, j’ai lu le rapport qui a été rendu public hier. J’avais envoyé à la commission mes deux livres avec un courrier d’accompagnement pour leur proposer de les aider. On peut avoir une forme de satisfaction au travers de ces conclusions. Au travers des auditions ils ont mis en évidence ce que de nombreux experts avaient dit et redit. J’ai moi-même écrit dans mon livre, au chapitre 9, intitulé Sabotage politique – il suffit de lire ce chapitre, il donne à peu près le résumé de la commission d’enquête. C’est-à-dire comment les politiques ont fait un sabotage politique depuis à peu près 20 ans. C’est un sabotage par naïveté, par incompétence.

 


On voit Dominique Voynet dire qu’il faut des terres rares dans le nucléaire, et citer parmi les terres rares les nobrium, qui n’existent pas en tant que terre rare mais qui est un anxiolytique. On a Nicolas Hulot à qui on dit : 'vous avez reçu un rapport sur le projet de construire six centrales nucléaires'. Il dit : 'non, je ne le crois pas'. Il se tourne vers son ancienne cheffe de cabinet qui lui dit : 'si si, vous l’avez reçu'. On a quand même de grands moments de solitude", a raconté Fabien Bouglé.

"La commission d'enquête a mis en lumière l'incompétence et la trahison"

"Ce sont ces gens-là qui, pendant 20 ans, ont gouverné la politique énergétique de la France. Là-dessus, il faut le reconnaître, le rapport a mis en lumière cette incompétence et cette trahison. On a aussi François Hollande qui évoque la baisse de la part du nucléaire à 50%, idée qu’il a promue dès son arrivée au pouvoir : pas d’étude d’impact, pas d’étude scientifique. De nombreuses personnes que j’ai mentionnées dans mon livre disaient que ce n’était pas possible. C’était un accord électoral avec les écologistes, avec Europe Écologie Les Verts, ce qui fait dire à l’époque à Arnaud Montebourg : c’était un accord de coin de table", a poursuivi Fabien Bouglé.


Il y a 20 ans, la France avait-elle sa souveraineté énergétique ? "Bien sûr qu’elle l’avait, elle était même en avance car il y a 20 ans on avait Superphénix, le réacteur à neutrons rapides qui mange les déchets nucléaires des autres centrales nucléaires et crée de l’électricité. Il a été arrêté par un accord politique entre Lionel Jospin et Dominique Voynet. Lionel Jospin ne pouvait pas gouverner sans les Verts à l’Assemblée nationale. Au début des années 2000, Gerhard Schröder, en Allemagne, s’engage dans la baisse de la part du nucléaire et le financement des renouvelables. À l’époque, Gerhard Schröder finance le développement des éoliennes avec un prix garanti. Au début des années 2000, on assiste donc à la fin du nucléaire et au début des renouvelables. En France, Corinne Lepage, qui était ministre d’Alain Juppé, était une figure de proue de cette transition, qui a eu pour conséquence l’arrêt de Superphénix", a répondu Fabien Bouglé.

 

 

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Retrouvez “Le face à face” d'André Bercoff chaque jour à 12h30 dans "André Bercoff dans tous ses états" Sud Radio.

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