Quel monde va-t-on laisser à nos enfants ? Pourquoi continuer à donner la vie dans un monde en mutation et en crise ? Réponses avec la professeur de philosophie, Marianne Durano.
Une réponse philosophique à la question du nombre d’enfants
"Je n’ai pas écrit ce livre pour convaincre mes lecteurs d’avoir le maximum d’enfants possibles. […] J’ai vraiment voulu adresser une réponse plus philosophique" à la question de procréer, ou pas, explique Marianne Durano sur Sud Radio. "Quelle que soit la réponse au fait d’avoir des enfants, c’est une mauvaise réponse. Or dans la tradition philosophique, il y a plein d’autres choses" ajoute-t-elle.
Pour Aristote par exemple, on fait des enfants car nous sommes des êtres vivants. Et donner la vie nous fait participer à l’éternité de la nature. Chez Hegel ou Arendt, c’est parce que nous sommes des êtres politiques et que nous œuvrons pour les générations futures. "On pourrait continuer encore longtemps. J’ai voulu m’appuyer sur des auteurs pour répondre à cette question" lance encore Marianne Durano.
Faire des gosses, c’est polluer ?
"Le fait de considérer les enfants d’un point de vue quantitatif dépend des ressources dont on a à notre disposition. Cela masque des inégalités terribles. Les 3 milliards les plus pauvres de la planète sont responsables de 7% des émission de gaz à effet de serre. Alors que les 7% les plus riches sont responsables de 50% des émissions de gaz à effet de serre" estime Marianne Durano.
"Mettre la natalité au centre des politiques publiques, c’est se préoccuper des vrais enjeux" conclut-elle. Au travers de son dernier livre, Marianne Durano rappelle qu’en temps d’effondrement, faire des enfants reste un défi immense, certes, mais que c’est un risque à prendre si nous voulons, selon elle, encore rester vivants.
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