Focus sur la bureaucratie. Dans son dernier livre, La dictature bureaucratique ou la bureaucrature, publié aux éditions Hermann, Frédéric Mascelier, le maire LR de Saint Raphaël, pointe du doigt une société à irresponsabilité illimitée. La conséquence des dérives de l’administration.
Bureaucratie : le paradoxe d’un système
"La bureaucratie est un pouvoir. Et normalement, dans une démocratie, le pouvoir doit appartenir au peuple et à ses représentants", explique Frédéric Mascelier. "Je me suis demandé comment un agent de bureau d’une préfecture pouvait avoir plus de pouvoir qu’un maire ou qu’un président de département, sans avoir la responsabilité qui va avec", ajoute-t-il. "C’est un paradoxe, d’autant plus qu’à l’origine le système avait été conçu pour contrôler les élus", lance-t-il également.
"Dans ce système, on retrouve tous les petits travers, toutes les petites lâchetés qui font que les fonctionnaires ont acquis un grand nombre de défauts que l’on pouvait reprocher aux élus à l’origine", précise le maire LR de Saint Raphaël. "La bureaucratie est un pouvoir, il faut le rappeler. Et on constate une espèce de propension à vouloir diriger les élus. Le non devient le principe, alors que ce devrait être le oui. Et on finit par prendre moins de risques à ne pas faire qu’à faire", ajoute Frédéric Mascelier.
Face à l’administration, le recours aux cabinets de conseil
Pour justifier cela, le maire de Saint Raphaël ne manque pas d’exemples. "Prenez la lutte contre les inondations. Et bien l’administration prend son temps. Il faut des années de procédure, avec des préconisations qui sont détachées de la réalité. Pour l’administration, tout se vaut. Par ailleurs, il suffit du refus d’un seul bureau pour empêcher un dossier d’avancer ou de se concrétiser", expliquant le manque de priorités de la bureaucratie.
D’ailleurs, lance Frédéric Mascelier, "le gouvernement n’a pas confiance dans sa propre administration. Et il va donc recourir à des tiers. Des tiers qui sont producteurs, comme les cabinets de conseil, et qui concourent à la production des normes". "Depuis des années, les gouvernements ont tout fait pour donner davantage de pouvoir à cette administration. Et ils sont aujourd’hui amenés à recourir à des tiers de confiance pour mettre en place des politiques publiques. On paye deux fois, une fois encore", conclut-il.
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