Les récentes émeutes en France sont encore vives dans les mémoires. À qui doit-on l’ensauvagement d’une frange de la jeunesse de France ? Pour l’ancien magistrat Georges Fenech, les juges portent une énorme part de responsabilité.
Georges Fenech : "Non-assistance à France en danger"
"Je nous accuse d’avoir laissé prospérer dans les cités le ferment de la haine et de la sauvagerie par manque de courage et de lucidité. En tant que, moi-même, juge et politique, je prends ma part de responsabilité pour n’avoir pas réussi à réveiller les torpeurs ni suffisamment dénoncé les utopies des militants de l’abolition de la prison et des frontières, de n’avoir pas réussi à débusquer les beaux esprits toujours prêts à excuser l’inexcusable". Voici comment Georges Fenech conclut l’introduction de son dernier livre, L'ensauvagement de la France : La responsabilité des juges et des politiques ? publié aux éditions du Rocher.
Évoquant la "non assistance à France en danger", l’ancien magistrat s’en explique sur Sud Radio. "Ce livre est un témoignage. C’est ce que j’ai vécu. Je l’ai vu depuis les années 80, date de prise de mes premières fonctions, avec l’arrivée de la gauche au pouvoir. Je l’ai également vu quand j’étais député avec cette crainte du politique pour cette justice conquérante. J’ai vu à quel point cela représentait un frein aux réformes qui étaient nécessaires. Or les juges sont là pour rendre la justice, pas pour faire de la politique" lance-t-il au micro d’André Bercoff. Des juges, qui au fil des ans ont élaboré une nouvelle doxa, la doctrine de la "défense sociale nouvelle".
Une idéologie judiciaire
"Les émeutes dans les banlieues ? Ce ne sont que l’expression nouvelle contre la lutte des classes désormais ! Pour de nombreux magistrats, la vraie lutte n’est pas contre la délinquance. Moralité, la délinquance explose, l’impunité aussi. Le trafic de drogue s’étend. L’immigration est totalement incontrôlée. Le politique peut faire toutes les lois qu’il veut. Si elles ne sont pas appliquées, par idéologie, on aura toujours ce genre de dérives" précise Georges Fenech.
Face à cela, comment se comportent les politiques ? "J’ai été dans la majorité. Et aussi dans l’opposition. J’ai vu le programme de démolition de tous les instruments répressifs par Christiane Taubira. Il y a une proximité idéologique entre une certaine gauche et le syndicat de la magistrature. Et quelque part, ces idées ont aussi un peu infusé à droite…" conclut-il.
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