Grégory Caret, directeur de l'Observatoire de la consommation à l'UFC Que-Choisir, était l'invité d'Alexis Poulin vendredi 1er septembre 2023 pour analyser l'inflation.
Le gouvernement impuissant face à l'inflation
Les annonces de Bruno Le Maire, qui affirme que les négociations entre les distributeurs et les industriels agro-alimentaires seront anticipées et que les prix de 5.000 références de produits de première nécessité seront bloqués, n'ont pas convaincu Grégory Caret, de l'UFC Que-Choisir. Et ce pessimisme ne date pas d'hier. "C'était il y a quelques mois, raconte-t-il, le ministre avait lancé l'idée des trimestres anti-inflation, il voulait y voir des signes encourageants et nous on était plutôt pessimistes et réservés. Malheureusement pour les consommateurs, les chiffres nous ont donné raison." Le gouvernement n'anticipe pas bien, et il n'a pas non plus une grande marge de manœuvre : "on n'est pas dans une économie régulé donc le champ des possibles pour le ministre est relativement limité, il avait parlé hier d'accélérer les négociations, il faudrait déjà légiférer pour ça. Tout ça pour obtenir des changements en, tenez-vous bien, janvier prochain".
🔴#Inflation Quelle est la situation actuelle pour les consommateurs ?
📢@GregoryCaret, directeur de l'Observatoire de la consommation à l'UFC-Que Choisir : "les gens se privent d'alimentation et tout le monde n'est pas touché de la même manière !"
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La situation est donc très compliqué pour les Français qui, pour survivre face à l'inflation, se privent. "Les prix ont progressé dans l'alimentaire 25%, ça a des conséquences dans le portefeuille mais aussi dans l'alimentaire, c'est à dire qu'ils se privent, ils vont piocher dans d'autres postes budgétaires, c'est toute l'économie qui peut être mise à bas. À l'UFC Que-Choisir on compare des produits, on voit quand on a moins de visites sur notre site et donc on sait que les gens se serrent la ceinture. On parlait de l'effondrement des textiles, ce n'est pas exclusivement dû à l'inflation alimentaire mais c'est un tout."
La hausse des prix n'est pas totalement justifiée
Crise sanitaire, crise géopolitique, crise énergétique... les prix ont de très bonnes raisons d'avoir augmenté et on ne se prive pas de nous le rappeler. Pour autant, toutes les hausses ne sont pas expliquées. "On nous parle de la crise Covid mais tout le monde ne l'a pas vécue, les magasins alimentaires sont restés ouverts." "Il y a eu la crise en Ukraine, la crise de l'énergie, il y a beaucoup de PME qui ne sécurisent pas suffisamment leur contrat, donc elles ont pu surreprésenter la hausse de l'énergie. Mais tous les rayons alimentaires ont connu l'inflation, y compris ceux qui n'étaient pas forcément liés au blé ou au coût de l'énergie."
🔴#Inflation #Rentrée La déconsommation, une balle dans le pied pour les distributeurs ?
📢@GregoryCaret : "la crise Covid a souvent été mise en avant, mais à cette période ce n'étaient pas les magasins alimentaires qui étaient fermés !"
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Une situation qui devrait inquiéter le gouvernement et les industriels. "Quand les Gilets Jaunes se sont mobilisés, on était dans une situation qui n'avait rien à voir, on serait très contents aujourd'hui de payer l'essence au tarif d'alors et l'inflation alimentaire était inexistante, donc je pense qu'ils ont très peur." D'autant que la proposition phare, le blocage des prix de 5.000 produits, risque de n'être qu'un coup d'épée dans l'eau. "Vous avez des milliers et des milliers de références en magasin, quand on vous parle de 5.000 références ça paraît incroyable mais ça ne l'est pas, ces références il y en a une dizaine dans chaque distributeur, vous n'allez pas les trouver." Chaque distributeur propose en effet entre 50.000 et 70.000 références, ce qui complique le travail du service de répression des fraudes.
Alors comment s'en sortir, peut-on espérer un retour à la normale ? "Les annonces des professionnels ne m'encouragent pas à beaucoup d'espoir, ils nous promettent des baisses toutes relatives. On ne retrouvera pas les prix d'antan dans l'alimentaire, mais le consommateur peut avoir un rôle à jouer. Faites votre rôle d'arbitre, allez chez ceux qui proposent les prix les plus bas."
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