Selon Henri Guaino, fondamentalement, la nature humaine reste la même au fil des siècles, et "l’homme nouveau" est un mythe.
Henri Guaino : "L’humain est capable du plus beau comme du pire"
Où faut-il chercher les racines de la guerre actuelle entre Gaza et Israël ? "Ça commence avec le même aveuglement. Cela fait 40 ans que nous progressons comme ça vers le bord de ces abîmes de désespérance et de violence où nous nous trouvons aujourd’hui. C’est une espèce d’inconséquence, de cécité… Toutes les grandes crises se sont produites de cette manière", a répondu Henri Guaino.
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La politique change-t-elle au fil des siècles ? "La politique a quelque chose à voir avec la nature humaine. C’est-à-dire que son premier rôle, c’est de tout faire pour maintenir à l’intérieur de nous-mêmes cette violence qui est le fond de la nature humaine. L’humain est capable du plus beau comme du pire. Et le pire, c’est l’animalité, la sauvagerie, la violence… Dès que les digues qui la maintiennent à l’intérieur de l’homme s’effritent, elle sort et dévore tout sur son passage. La vérité que nous ne voulons pas voir en face, c’est que nous sommes tous capables de cette violence."
"Au fil des siècles, nous nous répétons sans arrêt, nous sommes les mêmes"
Selon Henri Guaino, "l’homme nouveau" est un mythe, fondamentalement l’homme ne change pas au fil des siècles. "Nous pensons depuis quelques décennies que nous avons vécu une révolution anthropologique telle que nous ne sommes plus pareils que ceux qui nous ont précédés. Nous sommes plus intelligents, nous sommes meilleurs, nous ne commettrons pas les mêmes crimes, les mêmes fautes. On a usé et abusé de l’idée que l’histoire ne se répétait pas. C’est vrai, l’histoire ne se répète pas à l’identique : les circonstances changent, les mentalités changent… Mais nous, nous nous répétons sans arrêt, nous sommes les mêmes. L’histoire ne nous donne pas de recettes pour l’avenir, mais ce qu’elle nous apprend, c’est la nature humaine. Nous somme pétris de connaissances mais aussi d’instincts, et les instincts finissent toujours pas ressortir. Donc, nous n’avons pas changé. Ne faisons pas comme si nous étions meilleurs", a déclaré Henri Guaino.
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Henri Guaino a aussi abordé la "tentation de l’homme nouveau" et de la "tabula rasa". "Il y a des tables rases très violentes, radicales, et puis des tables rases comme on en voit aujourd’hui, quand on laisse l’histoire de côté. Faire table rase de l’identité d’une nation, par exemple. Les tables rases radicales sont plus intéressantes parce qu’elles permettent de mieux analyser le phénomène. C’est toujours une surestimation de ce qu’un humain est capable d’accomplir. Vous n’êtes pas le premier homme. Forcément, vous construisez la société sur la société, la ville sur la ville… Cela laisse une volonté énorme à l’homme, mais jusqu’à un certain point. La première règle morale et intellectuelle à se fixer, c’est celle de la limite. Tout peut être bon, jusqu’à un certain point."
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