"À quoi sert l’intelligence ? Pourquoi on va l’utiliser ? Et puis, est-ce que l’humain va avoir envie de ressembler à ces robots ?", demande Idriss Aberkane. "Les robots vont devenir omniprésents. Ils commencent avec ces Rumba, les robots-nettoyeurs, et tout ce que vous voulez. Elon Musk, le patron de Tesla, a annoncé un vrai grand robot humanoïde qui fera 1,60-1,70m et il l’a annoncé pour dans quelques années. On va pouvoir avoir ça chez nous. Donc, qu’est-ce que l’intelligence, qu’est-ce qu’on va en faire ?", demande-t-il.
Pour Idriss Aberkane, "l’humanité va avoir un choix". "On est à une croisée des chemins. Soit l’humain va vouloir ressembler à ces robots et on le voit. On dit souvent aux gens : ‘tu es tellement intelligent, ton cerveau c’est un ordinateur’. Non, il ne faut surtout pas dire ça, le cerveau c’est bien plus qu’un ordinateur. Soit l’humain va vouloir ressembler à ces machines, comme Chaplin dans Les Temps modernes, faire les mêmes gestes, mais ce sera intellectuel donc on le verra un peu moins. Soit l’humain va décider justement de s’éloigner de la machine, de laisser à la machine ce pourquoi elle est bonne. L’humain pourrait être amené, c’est ça l’opportunité que je présente dans cet essai, à être plus humain par l’introduction de l’intelligence artificielle générale", juge Idriss Aberkane.
"Elon Musk est entouré de gens qui lui disent : ‘la machine va nous battre’"
"Il y a un côté vœu pieux dans le sous titre de mon livre", ironise Idriss Aberkane. "Pourquoi vous ne serez pas remplacés par des machines, c’est ce que j’argumente. Je ne prédis pas l’avenir, je ne suis pas un décideur politique à grande échelle. Je montre comment c’est possible, mais j’avais envie d’utiliser le mot ‘pourquoi’", explique-t-il au micro de Sud Radio.
"L’idée est simple. On a des penseurs et des entrepreneurs qui peuvent être extrêmement brillants. Je pense notamment à Elon Musk dont on connaît le soutien qu’il a apporté aux Truckers canadiens, etc. C’est quelqu’un qui a tout mon respect. Mais par ailleurs, Elon Musk est entouré de gens qui lui disent : ‘la machine va nous battre’. Elon Musk, il s’y connaît en intelligence artificielle, il a les meilleurs algorithmes de conduite automatique au monde. Ses voitures, les Tesla, ont les meilleurs algorithmes de conduite. Il est très renseigné en IA et les gens autour de lui, lui disent ‘c’est plié, la machine va dépasser l’Homme donc seule solution possible : mettre une puce dans la tête des gens, physiquement’", explique Idriss Aberkane.
"Il y a des gens qui disent qu'il faut mettre une puce dans la tête des gens"
"C’est le projet Neuralink, qu’il a commencé", raconte l’auteur du livre Le triomphe de votre intelligence - Pourquoi vous ne serez jamais remplacé par des machines. "Au départ cela sert à faire marcher des tétraplégiques, ou autre, et c’est très louable comme projet d’ailleurs. Elon Musk, fondamentalement, c’est le meilleur maître d'œuvre au monde. Il arrive à faire faire des choses à des équipes que d’autres gérants n'arrivent pas à faire. Comme reposer des fusées, par exemple, etc. Mais en même temps, l’idée derrière, il le dit, c’est d’envoyer un message par la pensée avec notre téléphone", explique Idriss Aberkane. "D’accord, mais là ce n’est plus un problème de santé, ce n’est plus un problème de médecine. On avait quelqu’un qui était victime d’un trauma, d’un handicap, là vous demandez de mettre une puce dans la tête pour tout le monde".
"D’un côté, il y a des gens qui disent qu'il faut mettre une puce dans la tête des gens, soit parce qu’ils sont pessimistes et qu’ils pensent que la machine va gagner, soit parce qu’ils sont techno-optimistes et qu’ils pensent qu’il faut que l’Homme se fusionne avec la machine. Là, c’est la vague des transhumanistes, etc.", explique l’essayiste. "Vous avez la Singularity University aux États-Unis qui est en pointe là-dessus. Vous avez des gens qui disent qu’il faut qu’on devienne des cyborgs. Des organismes cybernétiques, des hommes-machines. Et effectivement, les auteurs de science fiction avaient parfaitement anticipé ça", explique Idriss Aberkane.
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