Peut-on réformer la politique migratoire de la France ? C’est en tout cas le but d’Emmanuel Macron, qui a annoncé pour début 2023 un projet de loi sur l’asile et l’immigration dans l’Hexagone. Un projet de loi qui aura pour but de réformer le système en profondeur, et de mettre fin à des politiques inefficaces et inhumaines, pour le président de la République.
Trop d’immigrés. Et trop peu de moyens pour les accueillir. Voici le constat dressé par Emmanuel Macron, qui entend s’attaquer à la politique en matière d’asile et d’immigration en France, à compter de début 2023. Un projet de loi à ce sujet sera donc examiné en début d’année prochaine. Parmi les sujets abordés, la question de la répartition sur les territoires, et notamment dans les espaces ruraux.
Faire venir des immigrés dans des zones rurales, la nouvelle idée d’Emmanuel Macron
"Emmanuel Macron ne sait pas de quoi il parle. Il n’est pas démographe, il n’est pas géographe. La manière dont il utilise le terme de transition démographique semble donner raison aux gens qui parlent de grand remplacement", rappelle avant toute chose Laurent Chalard, géographe à l’European Center for International Affairs, docteur en géographie de l’Université Paris IV-Sorbonne, consultant en aménagement du territoire.
Installer des réfugiés à la campagne ? "Sur le principe pourquoi pas. Une grande partie des territoires français perdent de la population. Peut-être pour relancer une dynamique, ce peut être bien de faire venir des immigrés. On l’a vu dans les années 20 et 30. Mais ce n’était pas la même logique. Les gens qui venaient, venaient pour travailler. Or, aujourd’hui, dans la majorité des zones rurales, il y a un déclin économique lié à une perte du nombre d’emplois", ajoute le géographe sur Sud Radio.
Immigration : vers "l’extension du malheur français" ?
Pour Laurent Chalard, la délocalisation des banlieues à la campagne, puisque c’est bien de cela dont il s’agit, correspond à "l’extension du malheur français". "Il faut réfléchir en termes quantitatifs. Le nombre de migrants qui rentrent chaque année en France n’est pas comparable à la population d’un petit village de campagne. C’est une fausse bonne idée", précise le docteur en géographie à l’Université Paris IV-Sorbonne, qui s’interroge sur l’aménagement du territoire.
Laurent Chalard aborde enfin la question des mentalités. Installer dans les campagnes, culturellement très marquées, plusieurs milliers de migrants, pourrait selon le géographe, faire jaser. "On peut se demander s’il y a une volonté de punir les gens qui votent mal. Il y a toujours une arrière-pensée en politique", conclut-il sur Sud Radio, évoquant ainsi un choc des civilisations, terme cher à un certain auteur américain…
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