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L'Iran subit des "dissensions au sein du régime"

Par Adélaïde Motte

Iran : André Bercoff en parle avec Emmanuel Razavi sur Sud Radio le 24 janvier 2024.

iran
Emmanuel Razavi invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Emmanuel Razavi, grand reporter spécialiste du Moyen-Orient, auteur de “La face cachée des Mollahs” éd. du Cerf, est l'invité d'André Bercoff.

En Iran, "il y aura un changement mais il sera long"

Emmanuel Razavi explique que "le régime d'aujourd'hui connaît quand même des dissensions en son sein", entre un courant très rigoriste et un "courant plus pragmatique qui considère qu'il faut quand même un petit peu lever le pied." "La République islamique commande des études qui leur montrent bien qu'il y a des ruptures entre la population islamique et la république islamique d'Iran", "les jeunes veulent se débarrasser de l'islamisme, ils le disent de façon très claire." Or, à moyen ou long terme, ce renversement du régime pourrait se produire car "il y a des gens extrêmement brillants qui sont capables de prendre le relais en Iran."

Face à ces dissensions, le gouvernement islamique iranien tient par la terreur. "A chaque fois qu'il y a eu des phases de contestation en Iran elles ont été réprimées dans le sang. Parmi les gens qui sont arrêtés, quand ils sont emmenés en prison, la porte d'entrée, pour les garçons comme pour les filles, en général c'est le viol. C'est quasi-systématique, pour enlever toute volonté de résistance. Ca commence par là, ça peut aller plus loin encore." Face à cette milice féroce, "cette population elle n'a pas d'arme, ils n'ont pas envie de rentrer dans une guerre civile. En face d'eux ils ont les fameux pasdarans qui sont le bras armé, les organisateurs de cette répression féroce."

"Près de deux tiers du territoire iranien vit sous stress hydrique"

"En Iran vous avez une armée officielle, qui est l'armée nationale, et puis vous avez cette milice paramilitaire qui communique comme une armée et qui a pris le pas sur l'armée, ils ont leur propres services de renseignements, c'est un Etat dans l'Etat." Cette milice, les Gardiens de la Révolution, détient des privilèges importants. "Ils vont bénéficier de beaucoup de soutien de l'Etat, des subventions, des prêts à taux zéro qu'ils ne rembourseront jamais." Ceux qui tirent les ficelles de la révolution "se sont entendus pour générer une économie parallèle, forts de leur richesse ils ont commencé à investir dans plein de business." "Je parle aujourd'hui de près de 150 milliards de dollars blanchis, les sommes st beaucoup plus importantes."

A côté de ces quelques privilégiés, la population iranienne souffre. Il y a "60% d'inflation en Iran, 50% des Iraniens qui se nourrissent une seule fois par jour. C'est un pays qui s'est paupérisé, près de deux tiers du territoire iranien vit sous stress hydrique, une grosse partie de la population iranienne n'a même plus accès à l'eau potable, il faut acheter des bouteilles d'eau, c'est très compliqué." "C'est une réelle tragédie, voilà comment s'est transformé ce pays en trente, quarante ans."

En Iran, "la religion est utilisée comme prétexte au business"

"L'idéologie n'empêche pas à un moment donné qu'il y ait un système mafieux. Parmi les fonds qu'ils blanchissent, il y a un certain nombre de sommes qui proviennent de lingots d'or qui partent en Turquie. Cet or est transformé en liquidités sur le marché noir en Turquie, elles partent dans des pays comme la Suède ou la Suisse et arrivent aux mains du Canada, auprès de gens du régime qui sont installés là-bas." Au reste, les transferts ne sont pas difficiles "les pasdarans tiennent tout en Iran, y compris les frontières, c'est un peu les gendarmes et les voleurs."

Cet or permet ensuite de financer le terrorisme, puisque les personnes influentes du régime "prennent 80% pour eux et font une obole de 20% à des centres islamistes chiites." "Il y en a un peu partout dans le monde, les mafias ont utilisé des systèmes comme ça par le passé." "Une partie de cet argent c'est de l'argent qui sert à financer des attentats terroristes, c'est de l'argent qui vient de la drogue, de la prostitution, principalement des mineurs, et qui à un moment donné se transforme en armes."

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff du lundi au jeudi  à 13h dans Bercoff dans tous ses états Sud Radio.

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