Dans l’univers de l’islamisme, quelles sont les différences entre le djihadisme et le frérisme des frères musulmans ? Comment ces individus pratiquent-ils l’entrisme pour mieux déstabiliser la société ?
Face à l'islamisme, une protection policière permanente
Depuis le lancement de ses enquêtes sur l’islamisme et notamment sur les Frères musulmans, Florence Bergeaud-Blackler vit sous protection policière. "Vous ne pouvez pas faire ce que vous voulez, quand vous le voulez. Vous devez demander l’autorisation. C’est assez pesant et ce n’est surtout pas normal" explique-t-elle sur Sud Radio au micro d’André Bercoff. Le ton est donné…
Une situation qui pourrait paraître bien plus légère au regard de ce qui s’est passé il y a dix ans avec l’attentat contre Charlie Hebdo puis contre le Bataclan, et il y a quatre ans avec l’assassinat de Samuel Paty. "Il ne suffit pas de donner des opinions, ni des critiques de l’islam. Il suffit souvent juste de l’étudier pour être traité de raciste ou d’islamophobe. Et on sait que cela peut entraîner une possible attaque derrière" ajoute Florence Bergeaud-Blackler.
Le lien entre le frérisme et le trotskisme
"Il faut bien distinguer le djihadisme du frérisme. C’est ce que j’ai voulu faire en analysant cette idéologie qui ne frappe pas violemment, qui n’a pas l’intention forcément de tuer ni de détruire, mais qui veut plutôt subvertir la société. La première phase, c’est la démoralisation. Cela dure une génération. On arrive ensuite à la déstabilisation des institutions. C’est ce qu’on voit à l’Assemblée nationale. Vient enfin le moment de crise qui vient renverser les institutions et la normalisation sous un nouveau régime. On n’y est pas encore, mais si on continue on va y arriver" analyse l’anthropologue.
"On place des individus qui vont noyauter un système pendant plusieurs années et qui vont à chaque fois mettre le pied dans la porte des décisions qui seront prises. Ce sont ces individus qui nous poussent à chaque fois à dissocier le frérisme de l’islam. C’est une forme d’autocensure. On est sur une position défensive. Cela fait partie du climat qui a été instauré, depuis 1989" conclut Florence Bergeaud-Blacker.
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