Ukraine : vers l’escalade de la violence ? Alors que les annonces de livraisons d’armes à l’Ukraine se font de plus en plus nombreuses, comment peut évoluer le conflit ? Les Russes laisseront-ils passer cela ? On en parle avec Jacques Baud, ancien colonel du renseignement stratégique suisse.
Ukraine : pourquoi les Occidentaux ont accepté de céder des chars
La guerre entre la Russie et l’Ukraine a évolué. "La situation a évolué. Elle a surtout évolué dans la perception que nous avons du conflit. En décembre dernier, le chef de l’armée ukrainienne expliquait dans The Economist que son armée était sur les genoux, littéralement. Et qu’il était peu probable qu’elle soit capable de mener une vraie contre-offensive contre la Russie, et qu’il lui fallait impérativement avoir 300 chars, 600 véhicules de combat et 500 pièces d’artillerie", rappelle Jacques Baud sur Sud Radio.
Une semaine après, précise l’ancien colonel du renseignement stratégique, le président ukrainien était à Washington avec une liste de besoins matériels. Zelensky est pourtant revenu de Washington sans avoir de chars de combat, le coeur de la demande ukrainienne. S’en est suivi une série de défaites militaires en chaîne. Et une série de démissions du côté du gouvernement ukrainien. "C’est la raison pour laquelle les Occidentaux ont accepté de livrer des chars", lance Jacques Baud.
Les limites des livraisons d’armes
Pour ce dernier, cela ne manifeste pas un engagement de l’OTAN, mais de pays de l’OTAN. "Si l’OTAN en tant qu’organisation s’engageait, ce serait une vraie escalade", rappelle Jacques Baud. S’agissant de la livraison de chars, l’invité d’André Bercoff voit deux problèmes. "Le premier, c’est la mise en réseau de ces armes. Quand vous amenez des pièces rapportées, tous ces systèmes vont travailler de manière indépendante sans synergie. Le second problème est numérique. L’année passée, l’Ukraine a eu potentiellement plus de 2.000 chars et malgré ça, elle a été incapable de récupérer du terrain", analyse-t-il encore.
Un chiffre qui révèle que cette guerre, loin de s’achever en trois semaines, est prévue pour durer. "En juin, les Russes ont compris que les Occidentaux feraient tout pour que cette guerre ne s’arrête pas malgré le désir des Ukrainiens. Les Russes ont compris que la guerre se ferait par un broyage méthodique de la menace militaire ukrainienne. C’est ce qui se passe. Le but pour les Russes n’est pas de gagner du terrain, mais d’épuiser la capacité militaire ukrainienne", lance Jacques Baud. La capacité militaire ukrainienne, et occidentale...
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