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Jean de Kervasdoué : "La santé publique est toujours liberticide"

Jean de Kervasdoué, économiste et professeur émérite au Conservatoire national des arts et métiers, était l'invité de "Bercoff dans tous ses états" le 16 février 2023 sur Sud Radio.

Jean de Kervasdoué
Jean de Kervasdoué, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Jean de Kervasdoué est auteur du livre "La santé à vif" (Éditions Humensciences).

 

Jean de Kervasdoué : "En France, en fonction de la région, l’espérance de vie varie de trois ans"

Comme l’explique Jean de Kervasdoué, il faut bien distinguer médecine et santé, car ce n’est pas la même chose. "La médecine n’a commencé qu’à véritablement soigner qu’à partir de 1940-1945. Avant 1945 il y avait l’aspirine et la digitaline. L’indicateur objectif qui rend le mieux compte de la santé de la population, c’est l’espérance de vie. Ceci dit, en France, en fonction de la région, l’espérance de vie varie de trois ans. Toujours est-il qu’au fil des décennies elle s’est considérablement allongée. L’espérance de vie des Occidentaux a augmenté parce qu’on a amélioré la qualité de l’eau, on a amélioré l’alimentation, on a commencé les vaccinations dans les années 1930…"

La santé n’a-t-elle pas été monopolisée par les technocrates aux dépens des médecins ? "En France, l’État veut jouer un rôle de plus en plus grand dans ce domaine. Il a déjà mis la main sur l’hôpital et veut mettre la main sur la médecine de ville. Et ça, ça ne marche pas. Parce que l’État le fait par des règles, il n’arrive pas à distinguer son rôle, qui est d’orienter, le rôle de gestionnaire. Quand je dis à un ami américain que le chef du service cardio à l’hôpital d’Avignon est nommé dans un bureau à Paris, il me dit : 'et ça marche, ton truc ?', et je lui dis : 'pas toujours'. Dans tous les autres pays c’est décentralisé, l’État n'essaie pas d’intervenir.

Jusqu’où interdit-on les néonicotinoïdes ou le glyphosate ? Quelle est l’évidence que le glyphosate est dangereux pour la santé ? Et donc, la santé publique est toujours liberticide. Sauf l’éducation pour la santé. Nos enfants n’apprennent pas à bien manger dans la famille ni à l’école. Et de ce fait on a toutes les idées farfelues sur les bienfaits des vitamines et des additifs alimentaires", a déclaré Jean de Kervasdoué.

"Garder dans les hôpitaux des services d’urgence alors que derrière il n’y a personne, c’est scandaleux"

Quel est le problème majeur de l’hôpital, selon Jean de Kervasdoué ? "Il y a trop de règles et pas assez de gestion. En tout, il y a 46 règles dans l’hôpital. Dans l’administration, on applique des règles, et dans la gestion on essaie de joindre ensemble les différents objectifs. Depuis la fin de l’épidémie il manque dans les hôpitaux de la région parisienne 10% d’infirmières, ce qui est énorme. Aujourd’hui on règle le programme opératoire sur la capacité du service réanimation à prendre en charge les patients la nuit, et ça dépend du nombre d’infirmières en réa."

"La médecine s’est spécialisée. Il est publié aujourd’hui 700.000 articles médicaux sérieux par an. Je fais l’impasse sur le fait que la déontologie médicale fait l’hypothèse que les médecins les ont lus, ces 700.000 articles. Autre élément : dans les années 1940, il y avait des chirurgiens. Puis, dans les années 1960, il y a eu les orthopédistes. Maintenant il n’y a plus d’orthopédistes : aujourd’hui il y a les spécialistes de la main, les spécialistes du genou, les spécialistes de la hanche, les spécialistes du pied. Pour faire fonctionner un service d’orthopédie aujourd’hui, il faut tous ces différents spécialistes. Garder dans les hôpitaux des services d’urgence alors que derrière il n’y a personne, c’est scandaleux. Certains hôpitaux en sont à faire venir des chirurgiens vacataires un ou deux jours par semaine. Donc, c’est vraiment un conseil que je vous donne : allez dans les hôpitaux et les cliniques voir les médecins qui traitent souvent le mal que vous avez", a poursuivi Jean de Kervasdoué.

 

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Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff chaque jour à 12h30 dans "Bercoff dans tous ses états" Sud Radio.

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