Selon Jean-Marie Le Pen, la France est en décadence dans tous les domaines, il n'y a toujours pas d'entente européenne... Et si un grand événement devait se produire, il ne serait pas du fait de la France.
Jean-Marie Le Pen : "Il n’y a pas d’entente européenne, et chacun tire de son bord"
Quelle est la position de l’Europe sur la scène internationale aujourd’hui ? "L’Europe est passive. En quelque sorte. Je pense que cela est dû à l’affaiblissement des différents gouvernements qui la composent. Il n’y a pas de gouvernement européen, il n’y a même pas d’entente européenne, et chacun tire de son bord. Pour l’instant, dans l’histoire du monde, l’Europe joue un rôle modeste. Et malheureusement, un rôle plus de sujet, de victime que d’acteur principal", a estimé Jean-Marie Le Pen.
Peut-on dire que nous ne sommes plus acteurs mais spectateurs de notre destin ? "Il y a un affaiblissement général de nos forces politiques, militaires, syndicales. Je pense qu’il y a un recul de l’influence européenne dans le monde, et la France en est l’un des acteurs principaux. Elle en est à la fois responsable et victime.
Je crois avoir été, dans ma vie politique, assez lucide, tout à fait libre de penser et responsable de ce que je disais ou faisais. J’avais pu choquer parce que mes dires étaient en avance sur la perception qu’avaient mes contemporains. Il n’est pas toujours facile d’être un promoteur, un ouvreur de route. En tout cas, c’est dangereux", a répondu Jean-Marie Le Pen.
"Je n’ai pas le sentiment d’avoir été le promoteur de solutions particulièrement remarquables"
Jean-Marie Le Pen assume-t-il d’avoir le goût de la provocation ? "À partir du moment où on énonce les vérités qui ne sont pas celles du commun, on est toujours provocateur. En tout cas, je ne le faisais pas pour cela. Encore que ça peut être un moyen de percer le barrage de l’indifférence", a répondu l’ancien président du Front national.
À l’époque de la présidence de Jean-Marie Le Pen, la France était-elle en train de basculer dans quelque chose d’autre ? "Je crois que c’est une évolution qui ne s’est pas démentie. Il n’y a pas eu d’accélération particulière. Nous sommes dans un processus de décadence de la puissance politique, économique, morale… Il y a des moments plus ou moins rapides mais imperceptibles au grand public. C’est l’usure des institutions, quelles qu’elles soient. Les équilibres se modifient, nous en sommes victimes, et nous devons faire face”, a estimé Jean-Marie Le Pen. “En même temps, je n’ai pas le sentiment d’avoir été le promoteur de solutions particulièrement remarquables. Si ce n’est d’apporter à chaque fois la réponse que devaient nous donner les institutions politiques et de défense de la nation, que je considère un élément fondamental de l’équilibre des sociétés", a poursuivi l’homme politique.
"La France ne s’est pas renforcée dans le domaine de l’intelligence, de la qualité de vie, de l’exigence morale"
Est-ce judicieux de dire que nous vivons une décadence générale ? "C’est un signe du temps. La vie politique est moins vivante qu’elle ne l’a été en d’autres temps. Notre capacité à agir a diminué, s’est relativisée. Le rôle de la France et de l’Europe dans le monde n’a pas augmenté, au contraire. Nous sommes dans l’attente de grands événements. Mais il se peut qu’ils ne soient pas de notre fait.
Je pense que les éléments démographiques jouent un rôle capital. Nous sommes un petit pays démographiquement et nous n’avons pas de réel dynamisme dans ce domaine. Nous sommes donc conduits à des attitudes passives qui correspondent aux forces qui sont les nôtres. Le pays ne s’est pas renforcé dans le domaine de l’intelligence, de la qualité de vie, de l’exigence morale… Nous faisons notre petit bonhomme de chemin en espérant que le ciel ne nous tombera pas sur la tête", a répondu Jean-Marie Le Pen.
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