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Julien Colliat : "Il n'y a pas de plagiat autorisé en répartie"

Julien Colliat, diplômé d'histoire et auteur de "L’art de moucher les fâcheux-Les secrets de la répartie en 37 stratagèmes", publié aux éditions du Cherche-midi, était l’invité de “Bercoff dans tous ses états".

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Julien Colliat, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

"La répartie française existe encore", explique Julien Colliat. "Elle n’est pas aussi bien qu’au XVIIIe siècle ou même à la belle époque. Mais, elle a encore quelques beaux restes. En fait, ce livre je l’ai écrit parce que j’avais déjà publié auparavant une ‘Anthologie de la répartie’. Pendant des années j’ai cherché les meilleures répliques attribuées à des personnages célèbres, et j’ai essayé de percer le secret des répliques. C’est-à-dire comment on pouvait contrer une attaque de manière subtile et raffinée. Du coup, j’ai découvert des mécanismes qui permettaient de faire sa propre répartie à l’infini", déclare-t-il au micro de Sud Radio.

"Au préalable, dans la répartie, ce qui compte, comme il s’agit d’une contre-attaque, c’est de trouver l’ouverture. C’est comme dans l’escrime ou dans les sports de combat", juge l’auteur de L’art de moucher les fâcheux-Les secrets de la répartie en 37 stratagèmes. "Quand quelqu’un vous attaque, il y a forcément une ouverture dans son attaque. Il faut trouver l’élément qui va permettre de répliquer. Cela peut être un élément de fond mais cela peut également être un élément formel".

 

"Il faut rebondir sur l'adjectif pour valider le reste"

"Dans le cas du stratagème de l’épithète, on peut l’utiliser lorsqu’on est attaqué par quelqu’un qui utilise un adjectif. L’exemple que je donne, c’est quelqu’un qui se plaint qu’il a été traité de ‘petit crétin’. Donc, à partir de l’adjectif ‘petit’, on peut simplement lui dire qu’il suffit qu’il mette des talons", raconte Julien Colliat. "C’est une manière de valider ce qu’ils nous dit mais par l’adjectif. Il faut rebondir sur l’adjectif pour valider le reste".

"Il y a un stratagème très simple que l’on peut utiliser au quotidien quand on vous fait à la fois une petite critique et un bon compliment. C’est-à-dire que l’on va dire que ‘vous êtes moins bête que vous n’en avez l’air’. La petite critique est d’avoir l’air bête et le bon compliment, c’est que vous ne l’êtes pas. Il suffit d’inverser les choses et de dire à l’adversaire que pour lui c’est le contraire. Il a une petite qualité, celle de ne pas avoir l’air bête et il a un gros défaut, c’est qu’il l’est vraiment", explique le diplômé d’histoire.

 

"La répartie repose sur l'originalité"

"Le stratagème du miroir est connu parce qu’il est dans Cyrano de Bergerac. Il a été forgé avant, il date du XVIIIe siècle. C’est très facile, quand vous recevez une insulte sous une forme invective, c’est-à-dire lorsque vous n’êtes pas désigné directement par cette insulte. En disant ‘Connard’, on ne dit pas exactement qui est le ‘connard’. Il suffit de faire comme si cette insulte désignait celui qui l’a proférée, comme s’il se présentait", explique Julien Colliat.

"Ce qui est très important dans la répartie, et c’est pour cela que c’est un art, c’est que cela repose sur l’originalité. On ne peut pas utiliser la répartie de quelqu’un d’autre, cela n’a aucune efficacité, c’est comme une allumette", juge-t-il. "Si vous vous faites traiter de ‘connard’ et que vous répondez : ‘Enchanté, moi c’est Bercoff’, les gens vont tout de suite l’interpréter comme une reprise. Il n’y a pas de plagiat dans la répartie, c’est comme la musique".

 

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Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff chaque jour à 12h dans Bercoff dans tous ses états Sud Radio.

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