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"La justice est une déclinaison de la crise de l'État" pour Béatrice Brugère

Par Adélaïde Motte

Indépendance et efficacité de la justice : André Bercoff en parle avec Béatrice Brugère sur Sud Radio le 21 mars 2024.

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Béatrice Brugère, invitée d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Béatrice Brugère, secrétaire générale Unité magistrat et auteure de Justice : la colère qui monte, éd. de l’Observatoire, est l'invitée d'André Bercoff dans le Face-à-face.

Justice : "Il faut des réformes institutionnelles, constitutionnelles"

Béatrice Brugère dénonce "une déconnexion de plus en plus importante entre les attentes des justiciables et ce que les magistrats font", alors même que "les magistrats travaillent beaucoup." La justice est en fait devenue "un sujet qui est complexe et qui ne devrait pas l'être, la justice ça nous concerne tous." Cette complexité est un phénomène "extrêmement pervers pour la cohésion nationale, je crois qu'on a un dérèglement institutionnel." Faut-il réformer ? "Le ministère de la Justice est l'un des plus réformés, plus on réforme moins on avance."

"Il faut arrêter de réformer un système qui est déjà à bout de souffle", affirme Béatrice Brugère. "Ce qu'il faut c'est des réformes institutionnelles, constitutionnelles, c'est considérer que la justice doit être la clé de voûte d'une démocratie. C'est ce qui protège les plus faibles et évite le chaos. Pour cela faut-il encore que la justice ne soit pas traitée de façon très marginale". "Le plus important c'est qu'on ait un équilibre des pouvoirs, la capacité d'avoir des contre-pouvoirs pour éviter l'abus de pouvoirs."

"On souffre de l'hyper-normativité et de l'hyper-subjectivité"

Le problème de la justice est aussi dans l'importance qu'y ont les syndicats. "Il y a la problématique du rôle des syndicats dans les carrières. Il y a d'autres pays où vous avez des postes qui sont libres, les magistrats peuvent tous postuler, il y a une transparence. Ici c'est à 80% à la main de la chancellerie qui décide si vous pouvez être proposé, il y a une forme d'opacité, il n'y a pas beaucoup de transparence". "Il n'y a pas de système parfait mais il y a des systèmes meilleurs que d'autres, je demande qu'on fasse un peu comme la Belgique."

"On a un système qui sature, vous n'avez pas le même traitement si vous êtes à Montluçon ou si vous êtes dans la petite couronne de Paris. Ça veut dire que tout le monde est poursuivi de la même manière. On s'aperçoit qu'on fait énormément d'alternatives sur les poursuites, il y a des millions de procédures qui ne sont pas traitées, c'est parfois des faits extrêmement graves. Je propose le système à l'anglo-saxonne de mettre des juges de paix, des citoyens, sur tout le territoire." Les mis en cause seraient ainsi "jugés en équité et pas en droit, ça permettrait d'aller plus vite, on va essayer d'enlever tous ces contentieux, tous ces litiges. C'est des changements radicaux de modèles". "Aujourd'hui, on souffre de l'hyper-normativité, l'hyper-procédure, et de l'hyper-subjectivité qui est rendue possible parce que les magistrats ont un pouvoir d'appréciation très important. Sur l'exécution des peines je crois qu'on est très loin du compte et des attentes."

 

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Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff du lundi au jeudi  à 13h dans Bercoff dans tous ses états Sud Radio.

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