Le Covid-19 aurait-il révélé l’échec cuisant de la mondialisation ? Pour les opposants à la globalisation et au village-monde, cela ne fait aucun doute. Entre le contrôle social, la restriction des libertés individuelles, les dérives de la séparation des pouvoirs d’un côté, la puissance impressionnante des industries pharmaceutiques et des Gafam parfois au détriment des nations, et la faillite de notre industrie de l’autre, la crise sanitaire du coronavirus témoigne de la mauvaise santé d’un système globalisé.
C’est du moins l’avis d’Hervé Juvin. Député européen (RN), conseiller régionale des Pays de la Loire, il évolue dans une formation politique où les mots mondialisation, globalisation et Union européenne n’ont pas bonne presse. Plus de deux ans après le début de la crise sanitaire du Covid-19, le député européen dresse un bilan, peu glorieux et dangereux, du village-monde, à l’antenne de Sud Radio.
Une mondialisation sans limites
"Depuis Hegel, l’histoire a effacé la géographie, la territoire et l’espace. Nous sommes en train de vivre la grande revanche de la géographie et des territoires. Nous n’en avons pas fini avec la terre qui est sous nos pieds et je crains que pour les hommes hors-sol, qui ont des résidences dans tous les Hilton de la terre, l’atterrissage ne soit très difficile" explique-t-il au micro d’André Bercoff. Ajoutant que la première richesse de l’Hexagone, c’est "celle d’être un Français bien en France".
"Le libéralisme a formidablement servi notre développement, le progrès social humain et nos libertés. Mais attention ! Ce libéralisme était tempéré par le rôle de l’Etat, et par des forces sociales. Le capitalisme était prêt à donner beaucoup pour que le communisme ne l’emporte pas. A la disparition de l’URSS, le capitalisme s’est réveillé sans limite, sans contrepartie et a donné naissance à des monopoles. Amazon, Google, Facebook, Apple, ne sont plus des sociétés en concurrence. Et aujourd’hui les monopoles ont pris le contrôle des Etats" lance Hervé Juvin.
L’économie et la finance contre l’Etat, le nouveau combat laïc
Pour Hervé Juvin, les peuples veulent aujourd’hui reprendre leur liberté. Face à un système mondialisé à outrance, qui a finalement prouvé ses limites durant la crise sanitaire. "Je crois que le nouveau combat de la laïcité, ce n’est pas contre les religions, c’est contre la finance et les monopoles du numérique" plaide-t-il évoquant une séparation de l’église économique et financière avec la conduite de la société.
Les monopoles numériques et les multinationales se reconnaîtront. D’après Hervé Juvin, ces sociétés ne rêvent que d’avoir une seule loi s’appliquant dans tous les pays, le même impôt, la même absence de syndicats. Et cela conduit à la guerre. "Si vous voulez en finir avec la liberté politique en imposant la liberté des entreprises contre la liberté des peuples de décider de leur destin, vous aboutissez à la guerre. C’est la situation extrêmement dangereuse dans laquelle nous sommes" conclut-il. Le ton est donné.
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