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La religion sacrifiée par des idéologies sur l’autel de la modernité

Que sont devenues la spiritualité et la religion ? Par quelle sorte de cultes modernes ont-elles été remplacées ? Pour en parler, l’essayiste Jean-Philippe Trottier était l’invité d’André Bercoff sur Sud Radio le 28 février dans "Bercoff dans tous ses états », pour son livre Les illusions dangereuses aux éditions Artège.

Jean-Philippe Trottier
Jean-Philippe Trottier, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Nous avons remplacé les idoles. La religion a laissé place à une idolâtrie contemporaine, à la hauteur de ce qu’est devenu l’homme. C’est ce que décrit l’essayiste Jean-Philippe Trottier dans son dernier livre, Les illusions dangereuses.

Religion : "l’homme ne peut pas vivre sans Dieu"

"L’homme ne peut pas vivre sans Dieu, sans un tout autre, quelqu’un qui le fonde fondamentalement. Quand on perd la culture et les représentations religieuses judéo-chrétiennes, on va s’en trouver de rechange. Mais quand elles sont changées, elles sont souvent dégradées. Et on finit par se trouver des dieux à la mesure humaine. Au XXème siècle, nous avons ainsi eu le communisme et le féminisme essentialiste. Ce sont des idéologies qui sont nées dans des circonstances qui les justifient amplement, et qui réintroduisent un combat religieux du bien contre le mal", explique sur Sud Radio l’essayiste Jean-Philippe Trottier.

Prenant l’exemple du féminisme essentialiste, Jean-Philippe Trottier explique que "ces femmes n’ont jamais trempé dans l’histoire. Ce qui fait d’elles des Cendrillon, des Blanche Neige. Elles sont vierges de tout pouvoir, de tout mal. Et le pouvoir qu’elles réclament, elles vont l’exercer de façon pure". "Mais est ce que les victimes d’aujourd’hui, réelles ou autoproclamées, sont des personnes qui ne font jamais le mal, dont le combat est pur, et face auxquelles on ne peut que s’écraser ?" s'interroge-t-il.

"On se cherche des Jésus Christ et des Vierge Marie"

Dans la religion catholique, lance-t-il, il n’y a que deux personnages qui sont purs : Jésus Christ et la Vierge Marie. "Or comme on a oublié cela, on se cherche des Jésus Christ et des Vierge Marie à droite et à gauche. Par procuration ou par dégradation. Je comprend très bien ce désir. Mais quand on devient un groupe ou un pouvoir politique, on ne peut plus invoquer le religieux qui ne se nomme pas", estime l’essayiste.

Une tendance qui finit par se ressentir sur le plan politique. "Il y a chez les élites une tendance à vouloir corriger le peuple, d’où viennent ces élites, pour une faire une sorte de peuple idéal, aseptisé, sans racine et sans métaphysique. On est en train de changer une métaphysique pour une sorte de progrès creux basé sur une morale d’ouverture que les principaux intéressés ne s’appliquent même pas", conclut Jean-Philippe Trottier.

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Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff chaque jour à 13h dans Bercoff dans tous ses états Sud Radio.

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