Invité d'Alexis Poulin sans réserve vendredi 27 octobre, Arnaud Benedetti est revenu sur le 49.3 utilisé mercredi pour la quatorzième fois par Elisabeth Borne. Un outil constitutionnel utilisé, cette fois-ci, pour faire passer le volet recettes du projet de budget de la Sécurité sociale.
Invité du Grand Entretien sur France Inter ce vendredi, le ministre des Comptes publics Thomas Cazenave a affirmé que "s'il n'y a pas de 49.3, il n'y a pas de budget et donc on ne fonctionnerait plus".
Pour Arnaud Benedetti, "c'est faux !". Et d'inviter le ministre "à relire la Constitution de la Ve République" car "c'est un problème s'il ne la connaît pas". L'occasion, pour ce professeur à la Sorbonne, de rappeler que "selon l'article 47 de la Constitution, si le Parlement ne s'est pas mis d'accord au bout de 70 jours sur le projet de loi de finances, le gouvernement peut procéder par ordonnance".
Arnaud Benedetti est donc formel : "l'idée d'un shutdown à la française, comme il existe aux États-Unis, est une idée fausse !". Pour lui, "soit on n'a pas lu la Constitution, soit on ment".
Le rédacteur en chef de la Revue politique et parlementaire conclut sur ces paroles : "en réalité, on utilise le 49.3 parce qu'on n'a pas de majorité à l'Assemblée nationale et qu'on ne peut pas faire autrement !".