L’IHU de Marseille de nouveau sous les feux de la rampe. L’Inspection générale des affaires sociales a rendu récemment un rapport portant sur la gestion de cet institut, sous la direction du professeur Didier Raoult, durant la crise sanitaire du Covid-19. Beaucoup de bruit pour pas grand chose, pour Hélène Strohl, ancienne inspectrice de l’IGAS.
L’IGAS n’a pas transmis le dossier au procureur
"Quand on fait un rapport de l’IGAS et que l’on est face à des faits pénalement répréhensibles, c’est l’inspecteur lui-même qui applique l’article 40 et qui transmet au procureur. Les trois inspecteurs de l’IGAS ne l’ont pas fait eux-mêmes. Ils n’avaient pas de quoi transmettre au procureur. Ce sont les ministres qui l’ont fait. Il n’y a pas dans le rapport d’éléments susceptibles d’être qualifiés pénalement", explique Hélène Strohl, ancienne inspectrice de l’Inspection générale des affaires sociales, sur Sud Radio.
Cette dernière rappelle le fonctionnement de l’IGAS, notamment sur la production de rapports. "Il existe une série de filtres au sein de l’IGAS pour que les rapports soient de qualité. On n’avance rien sans le prouver. Et une fois que c’est fait, le rapport est rendu public", avance-t-elle sur Sud Radio, dénonçant dans ce cas précis une inspection aux ordres. C’est d’ailleurs le propos émis dans une récente tribune qu’Hélène Strohl a publiée.
Face à Didier Raoult, "une inspection aux ordres"
"Ce n’est pas un simple contrôle ou audit de l’établissement dans lequel on aurait pris les différentes fonctions : le management, l’organisation, l’enseignement, les publications, les soins, etc. C’est un rapport dans lequel il n’y a rien sur les résultats. Tout le long du Covid, ils ont communiqué, ils ont donné des statistiques en quantité. La seule chose à faire, c’était de prouver que ces chiffres étaient faux, ou d’en tenir compte. L’IHU de Marseille a le taux de mortalité le plus faible avec une autre clinique", précise Hélène Strohl.
"L’essentiel des choses factuelles qui leur sont reprochées ne sont pas très graves. Quant à ce qui est grave et qui leur est reproché, cela n’est pas prouvé", lance l’ancienne inspectrice de l’IGAS, qui rue définitivement dans les brancards de son ancienne maison. Didier Raoult est-il victime d’un syndrome de Faust, ou bien plutôt d’une chasse aux sorcières ? Hélène Strohl a une petite idée.
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