Y-a-t-il un problème avec la réalité des logements sociaux en France ? Pour Michel Aubouin, essayiste et haut-fonctionnaire, ancien préfet, inspecteur général de l’administration, il est temps de mettre en lumière certaines réalités que d’autres aimeraient voir placées sous le boisseau.
Logements sociaux, des logements à vie (en France)
Autant commencer par les bases. "Le rôle du logement social est de loger des personnes qui sont en difficulté de logement. Avec peu de revenus, ou qui ne sont pas en adéquation avec le marché. Le logement social existe dans tous les pays développés, mais ils s’adressent à une frange de la population, dans une vocation transitoire. En France, on a inventé un système bien différent", explique Michel Aubouin, essayiste et haut-fonctionnaire, ancien préfet, inspecteur général de l’administration.
"On a créé des logements sociaux à la va-vite, et qui devaient être démolis. Ce n’est pas du tout ce qui s’est passé. On a vu l’arrivée d’une première vague migratoire familiale. Ces familles ont trouvé place dans ces logements sociaux, qui avaient alors perdu la vocation initiale du logement social. Or, c’est le seul endroit en France où il n’y a pas de bail. On peut habiter à vie dans un logement social", ajoute-t-il sur Sud Radio.
Des vecteurs de regroupements communautaires
"Aujourd’hui en France, les familles qui restent le plus longtemps dans les logements sociaux sont celles qui accèdent le moins à la propriété", lance-t-il, à rebours du projet initial de ce programme social. "De toute évidence, certaines communautés étrangères sont très présentes : l’Afrique sub-saharienne et la population algérienne", estime-t-il. Pour des raisons bien différentes. Le tout avec un prix moyen de 650 euros par mois, pour un logement. En fonction des allocations que l’on est en droit de percevoir, ou pas.
Dernier point important pour Michel Aubouin, l’illusion de la mixité sociale. Selon lui, les logements sociaux sont aujourd’hui surtout des vecteurs de regroupements communautaires. "Ces quartiers là, qui sont 1.500, et qui occupent l’actualité, vous avez des communautés étrangères, et très peu, voire plus, de Français. C’est la tendance globale", conclut-il sur Sud Radio, au sujet de ces quartiers qui n’ont finalement plus rien de populaires…
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